let's spend the night together

Tu savais que tu craquais intérieurement, que ton coeur fondait comme neige au soleil quand tu te prenais à regarder trop longtemps ses doigts enchevêtrés dans les tiens, tes yeux noyés dans les siens, c'était agréable et en même temps, tu te sentais vulnérable parce qu'on avait jamais été comme ça avec toi, alors t'avais du mal à vraiment concevoir que cette situation se déroulait en cet instant présent.

- La prochaine fois c'est moi qui t'invite, avais-tu répondu en lui souriant.

Tu tournais légèrement la tête pour voir les serveurs arrivés et vous servir chacun à votre place. Tu hochais la tête, prenant un air satisfait.

- Ca a l'air super bon.

Tu savais pas comment tu pourrais le remercier pour tout ça, enfin si tu savais et t'avais envie, mais fallait pas.

- Dis... On pourrait toujours voyager ensemble, si ça te va. A la base, j'avais prévu de partir seule, mais je me dis pourquoi pas partir à deux.

La prochaine fois, t'en veux des tas de prochaines fois, tu ne veux pas uniquement avoir ce rendez-vous et l'oublier par la suite, tu veux profiter d'elle au maximum et avoir des tas de nouveaux rendez-vous galants, que ce soit son initiative ou la tienne.

Je vais pas te le demander plusieurs fois tu sais, c'est déjà oui.

Tu lui assures alors, un petit sourire scotché sur les lèvres. T'es juste tellement heureux, certainement qu'elle ne se rend pas compte de l'effet qu'elle a sur toi mais t'as l'impression, toi, de devenir complètement fou simplement parce qu'elle est à tes côtés.

Régale-toi.

Tu regardes alors les serveurs repartir et tu sens un peu cette bonne odeur, persuadé que tu vas toi aussi te régaler, c'est de toute façon le but. Tu attends tout de même de la voir commencer à manger avant de t'y mettre, comme une marque de respect que tu pourrais avoir pour elle.

Partir en voyage, comme prévu ?

T'es surpris, agréablement bien sûr, mais surpris. T'avais mis cette idée de côté, parce que vous aviez pris des chemins différents, parce que vous vous étiez fait trop de mal, parce que cette île prend désormais une part importante de vos vies et en même temps, voyager avec elle, c'est toujours un rêve que tu chéris.

J'en serais honoré tu sais, je veux partir avec toi.

Tu te vois déjà, la reconquérir sous un soleil différent, la reconquérir peu à peu aux quatre coins du monde.

Tu veux commencer par quoi ? L'Asie ?

Que tu demandes alors, prêt à te lancer dans ce beau projet avec elle.

T'avais peut-être envie de te brûler les ailes encore une fois avec lui, parce que c'était ton truc, votre truc en réalité, et que même si tu luttais contre, fallait bien se rendre à l'évidence : ça allait surement arriver tôt ou tard tout ça parce que t'étais incapable de lui résister. Tu essayais d'être amie avec lui, quelque chose que vous n'aviez jamais tenté mais ça sonnait creux pour toi, comme s'il manquait quelque chose et d'ailleurs, t'avais vraiment effleuré du doigt la possibilité de cette relation parce que vous aviez déjà franchie la limite avec le nombres de sous entendus et de gestes qui rappelaient tout sauf une relation amicale.

- Ca m'étonne de toi, tiens, souris-tu avec ironie.

Parce que tu savais qu'il était comme toi, qu'il pouvait pas te résister. Tu avais commencé à manger ton repas, c'était tellement bon que tu aurais pu tout avaler d'une traite. Même si tu pouvais tous les jours te payer ce genre de luxe, tu le faisais même pas, simplement pour que ces moments n'apportent jamais de lassitude.

T'étais satisfaite qu'il veuille toujours partir avec toi, parce que t'avais toujours envie de découvrir le monde avec lui, et de tout faire à ses côtés. T'avais seulement peur que ça se passe mal, comme à votre habitude, mais t'essayais de te concentrer sur le positif.

- Ca me tenterait bien. On pourrait même faire plusieurs pays dans le voyage. Puis, j'engagerai quelqu'un qui prendrait ma place pour notre projet le temps qu'on se repose.

Vous aviez surement besoin de vous retrouver à l'autre du monde, dans un contexte différent, qui sait ça pouvait surement tout changer.

- Ca te fera du bien à toi aussi de changer d'air, je pense que t'en as besoin.

T'étais toujours empreint de tendresse avec lui, tu pouvais pas t'en empêcher.

Et en effet, tu te régales. Tu n'en doutais de toute façon pas, tu as fait en sorte d'engager des chefs très compétents pour cette soirée en amis, bien que tout te porte à croire que cette situation ne durera pas, parce que vous vous aimez et que c'est évident que vous êtes faits l'un pour l'autre et pour vous retrouver, au bout du compte, ensemble.

Oui c'est clair, plusieurs semaines, plusieurs pays, histoire de vraiment se ressourcer loin de tout ce stress et de se retrouver un peu.

Que ce soit en amis ou en amoureux, tu veux la retrouver parce que tu sens que vous en êtes désormais capables. Bien sûr, ça peut faire peur mais tu es prêt à te jeter corps et âme dans cette histoire à nouveau parce que tu sais qu'elle est la seule que tu veux à tes côtés et que quand on rencontre une telle personne, il ne faut pas s'en priver. Et tu ne veux plus le faire.

T'inquiètes pas pour moi Tokyo. tu souris doucement, pose ta main sur la table en espérant qu'elle en vienne à faire de même. Mais ça nous fera du bien, tous les deux loin du reste du monde.

Et dans ta tête, t'es déjà prêt à tout organiser, tu veux de ce moment avec elle.

En fait, tu pouvais pas nier qu'une partie de toi lui en voulait toujours. Après tout, il avait choisi sa mère à toi. Il avait décidé de suivre sa génitrice dans son délire plutôt que d'essayer d'écouter simplement ses envies et ce que lui dictaient les sentiments qu'il avait pour toi. Et s'il recommençait ? Il restait quand même influençable. Toi, même avec de la drogue dans le sang, tu te serais jamais détachée de lui si ta mère te l'avait dit. Enfin, c'est ce que tu pensais, peut-être qu'il en aurait été autrement, on pouvait jamais savoir.

Tu souris légèrement en hochant la tête, avant de poser ta main sur la sienne.

- On est déjà perdus tous les deux au bout du monde.

T'avais légèrement ris, parce que c'était vrai, vous étiez toujours deux âmes esseulées au milieu de nulle part, recherchées par le monde entier. Tout le monde voulait vous voir morts et vous étiez toujours debout, ensemble.

- Et cette fois, si on se retrouve, tu vas pas regretter ?

T'avais quand même besoin de savoir.

Tu sais bien que t'as fait l'erreur de ta vie et pourtant, t'as toujours eu l'impression de prendre les bonnes décisions, en partant puis en revenant, en tirant un trait sur votre histoire et en l'aimant encore un peu plus, tu t'es toujours persuadé que t'avais raison de faire ce que tu faisais alors qu'au fond, t'es juste un gamin qui ne sait pas ce qu'il veut et ce qu'il fait, et qui est incapable de savoir dans quelle direction avancer.

T'as pas tort, mais tu vois ce que je veux dire.

Tu ris un peu, ouais, vous êtes déjà à l'autre bout du monde ou du moins, de votre ancien monde. Tout cela te paraît désormais tellement loin que t'as du mal à te souvenir qui tu étais avant, à quoi tu pensais et quels étaient tes rêves et ambitions, t'es sans aucun doute différent désormais, mais c'est peut-être pas plus mal.

J'espère que non.

T'aimerais pouvoir lui assurer que si, tu es sûr de toi et rien ni personne ne pourra changer ça, t'aimerais pouvoir lui assurer que tu vas tout gérer et tu y crois en réalité, mais t'as pas non plus envie de lui promettre monts et merveilles en sachant que tu l'as déjà trop fait.

Mais bon, si on essaie pas, on pourra jamais savoir. Et pour le moment, tu me manques.

Et c'est la vérité, pour le moment c'est tout ce que tu ressens et sûrement que c'est déjà bien après tout ce que vous avez vécu dans vos jeunes vies.

T’avais plus envie de souffrir et tu savais que l’espoir de retrouver un jour Rio te réservait sans doute de la douleur, parce qu’après tout, c’était pas la première fois que la vie s’était jouée de toi, te faisant croire que tu pouvais toucher du bout des doigts le bonheur avant que celui-ci ne te soit violemment retiré.
T’aurais sans doute aimé qu’il calme ce flot de doutes qui t’envahissaient et en même temps, tu désirais qu’il joue la carte de l’honnêteté. C’était peut-être moins plaisant à entendre, mais tu ne tomberais pas d’une falaise s’il venait à encore une fois s’éloigner de toi.

- Tu me manques aussi. Simplement, j’ai pas du tout envie que tu replonges encore une fois.

Tu revoyais ces images dans ta tête. L’arme. Rio. Ton cœur battant à tout rompre.

- Je veux plus qu’on en arrive là. J’ai vraiment cru que ça irait mieux pour toi, le fait qu’on se sépare, du coup je sais pas quoi faire pour te rendre heureux.

Tu avais soupiré, en proie à pleins de questionnements qui habitaient ton esprit. Tu ne voulais plus le briser, et en même temps, ton absence ne le rendait pas meilleur.

T'en as pas envie non plus en réalité, t'aimerais pouvoir goûter au bonheur et le garder pour toujours, t'estimes que t'as assez souffert pour tout une vie là, de même pour Tokyo, vous méritez de connaître le bonheur tous les deux, ensemble. Repenser à tout ça est toujours un peu douloureux mais tu l'acceptes de sa part, peut-être qu'elle a besoin de s'en souvenir pour vous éviter une autre expérience similaire, même si toi tu préférerais tout simplement oublier ce passage douloureux de ta vie.

Tu prends doucement sa main dans la tienne, tu ne veux pas qu'elle se torture de la sorte parce que c'est inutile, de ton point de vue, il n'y a pas à se prendre plus la tête parce que c'est derrière vous et vous devez désormais avancer.

Reste comme tu es, c'était ma faute, j'ai pété les plombs mais tout ira mieux maintenant, c'est derrière nous tout ça, mais tu dois croire en nous.

Et toi, tu y crois, peut-être même plus que tu ne le devrais à vrai dire. Tu y crois, c'est tout, et tu l'aimes.

Tu savais que c'était une connerie, et pourtant, tu sentais une réelle envie de goûter ses lèvres, de l'avoir rien que pour toi, comme avant. T'étais faible quand il s'agissait de Rio, ça avait toujours été le cas et ça changerait jamais. Tu pouvais juste pas t'empêcher de le vouloir, comme si votre lien était plus fort que ta propre volonté. Quand c'était lui, ça dépassait ta raison.

Oui, tu croyais en ce que vous représentiez, deux âmes brisées, perdues au milieu d'un beau bazar, qui avaient pu trouver en chacune un espoir d'aller mieux, de se voir réparé.

- Embrasse-moi, avais-tu soufflé, en plantant ton regard dans le sien.

Peut être que c'était trop rapide, mal, mais t'avais juste besoin de lui là, tout de suite.

Ton souffle se coupe, y'a pas d'autre mot, t'es simplement pas capable de bouger quand t'entends ces mots que tu pensais ne plus jamais entendre de sa bouche, c'est comme une délivrance, un cadeau tombé du ciel, elle te le réclame, veut tes lèvres et un baiser et toi, c'est tout ce que tu veux lui offrir pour le moment, si tu le pouvais, tu lui donnerais le monde mais un baiser semble pour le moment largement suffisamment.

Alors forcément, tu ne te fais pas prier, te penchant doucement vers elle, tu veux profiter de chaque seconde qui s'écoule avant que vos lèvres ne se touchent et ancrer dans ta mémoire les moindres images de cet instant magique qui n'appartient qu'à vous. Et finalement, en une caresse délicate, tes lèvres sont sur les siennes et cette explosion de bonheur dans ton coeur semble s'étendre au-delà tes limites de ton corps.

Aime-moi pour toujours.

C'est ce que toi tu réclames, tes lèvres toujours contre les siennes, caressant sa douceur. En un souffle, tu lui réclames ton voeu le plus cher, l'unique désir de tes rêves les plus fous. Elle, toute entière. Votre amour, tout entier.

Ton cœur semblait vouloir s'échapper de ta poitrine, appelant le sien à le rejoindre au moment où ses lèvres avaient effleurés les tiennes. Un courant électrique avait traversé ton corps, déclenchant un millier de frissons sur ta peau. Ça t'avais manqué, y'avait pas de doutes, t'avais jamais pu retrouver cette sensation avec un autre homme. Puis, tu te sentis défaillir à ses mots soufflés contre tes lèvres.

- Ça toujours été le cas, tu le sais très bien.

Tu t'étais redressée, le prenant par la main pour l'embrasser une seconde fois, comme si tu voulais imprimer encore et encore ses lèvres sur les tiennes.

- Je t'ai toujours appartenu.

Et c'était le problème. Tu te jetais droit dans la gueule du loup, peut être que tallais encore souffrir.

- On devait prendre notre temps mais ça a jamais été notre truc, hein ? Lanças-tu en te mordant la lèvre.

Oui, tu le sais. T'as toujours du mal à y croire parfois mais tu le vois dans ses yeux et dans sa façon d'être avec toi. Si ça n'a pas été facile au début, tous les deux, maintenant t'en es convaincu : vous êtes faits pour être ensemble et il est temps que vous vous mettiez à tout faire pour que ça fonctionne, parce que vous méritez de connaître ce bonheur à deux, et surtout, tu le désires plus que tout au monde. Elle est ta famille, ton tout et tu dois te battre pour elle et c'est bien ce que tu as l'intention de faire désormais, tu ne la laisseras plus s'échapper.

Ce baiser est comme un renouveau, signant le début de quelque chose d'autre, quelque chose de plus beau, tu l'espères. Pressant tes lèvres contre les siennes, tu pries intérieurement pour que ce soit la bonne, la bonne chance que vous vous donnez, tu ne sais pas combien de fois vous pourrez vous détruire avant que ce ne soit la dernière fois.

J'ai toujours été tien aussi.

Même dans tes plus grands moments de doute, tu ne pouvais qu'en être assuré, tu es sien et rien ni personne ne pourra changer ça.

J'en ai marre de laisser filer le temps. Je veux être avec toi, c'est tout ce qui compte, non ?

Ton repas ne t'intéresse plus désormais, tu tires un peu plus sur sa main pour la faire retomber sur tes genoux, t'aimerais rester ainsi pour l'éternité, ton visage enfoui dans son cou.

Toi aussi, t'avais envie de griller les étapes, parce que de toute façon, t'avais toujours été trop impatiente pour les enchainer dans l'ordre. T'avais fini par comprendre que justement, c'était peut-être ça qui vous avait toujours attiré des soucis malgré vous. Mais tu te rendais compte que l'attraction que tu ressentais pour Rio était telle, que tu pouvais pas lutter. T'avais essayé, avec beaucoup de volonté fallait l'admettre, et t'avais encore une fois échoué.

- Tu me pardonnes, alors ? demandas-tu doucement, en le regardant dans les yeux.

Tu pourras jamais lui promettre d'arrêter de lui faire du mal, d'arrêter de vous faire du mal mais t'avais juste envie de voir qu'il pouvait passer outre tout ça, au moins pour te rassurer un petit peu sur la culpabilité qui dominait toutes tes pensées.

T'as pu lui en vouloir, c'est certain t'as même eu l'impression de la détester pendant un court laps de temps mais désormais tu sais que c'est à toi que tu en voulais, vers toi que tu aurais du dévier ta haine, tu étais le seul responsable de ce qui pouvait se passer dans ta tête et aujourd'hui, tu regrettes d'en avoir fait autant baver à ta belle, parce qu'elle ne mérite pas ça, pas le moins du monde.

Je t'ai pardonné y'a longtemps.

Que tu chuchotes alors, vaincu. T'aurais du avoir un peu plus de force face à elle, t'aurais du tenir un peu plus pour que votre couple reste intact dès le début, t'aurais du te battre mais tu n'as rien fait de tout ça, t'as baissé les bras beaucoup trop rapidement et facilement, c'est à toi que tu dois en vouloir pour tout ça, et toi et à personne d'autre. Mais désormais, ça va être derrière vous, enfin.

T'étais contente de comprendre qu'il ne t'en voulait pas même si réellement, t'avais jamais su pourquoi il te reprochait des choses. Enfin, tu voulais peut-être pas l'entendre. T'avais pas envie de savoir que t'aurais pu le rendre heureux avec un enfant, avec un mariage, tout ce qu'il avait pu te demander en fin de compte mais qui n'avait jamais fait partie de tes plans à la base, mais des siens dès le départ.

- Tu sais ce que j'ai envie là... ? avais-tu chuchoté en le regardant. J'ai envie qu'on se retrouve, finis-tu par ajouter en déposant des baisers dans son cou.

Tout t'avait manqué chez lui, tu pourrais le dévorer de baisers là tout de suite, simplement pour te rassurer de sa présence.