Can't get enough

Ça faisait quelques semaines que tu voyais Rio dans tes draps, ça t'empechait pas de voir quelqu'un d'autre, mais plus ça allait, plus tu ressentais l'envie de lâcher tes autres plans pour Rio, parce qu'il te comblait sur tous les points.

Tu commençais à l'autoriser à rester, à passer la nuit avec toi. Ça arrivait pas à chaque fois parce que parfois, ta raison prenait le dessus et tu arrivais à le laisser partir. Tu savais pas comment tu faisais mais t'étais arrivée à te blinder, à bloquer ton cœur pour ne plus avoir mal, t'essayais de voir Rio comme une conquête lambda, alors qu'il n'était en rien comme les autres.

Les constructions avançaient tranquillement mais sûrement, vous arriviez à bien travailler et en même temps vous fonctionniez bien au lit, c'était parfait. T'étais contente, t'avais l'impression d'être passée à autre chose pour de bon.

Vous aviez fait l'amour, comme à votre habitude, et vous étiez dans les bras de l'un et l'autre, dans son lit.

- C'était pas mal encore.

Tu avais souris. T'aimais bien le taquiner en le laissant penser que c'était bien mais sans plus.

Quelques semaines que tout ça dure, vous vous voyez souvent, couchez souvent ensemble et pourtant, les sentiments que tu éprouvais auparavant pour elle ne sont pas revenus, ce qui fait ton plus grand bonheur parce que tu ne supporterais pas de te retrouver une nouvelle fois tiraillé comme lors de vos premiers échanges, quand toi tu voulais plus et qu'elle refusait de t'offrir ce que tu souhaites. Cette façon de fonctionne te convient en réalité parfaitement et ça te permet de pouvoir voir autant de filles que tu le souhaites, il est arrivé plusieurs fois d'ailleurs que tu annules avec Tokyo parce que tu avais une autre conquête pour cette soirée-là, tu n'as pas l'intention de changer ça d'ailleurs, tu ne veux vraiment plus être exclusif. Peut-être que le nouveau toi ne plaît pas à grand monde mais il te convient parfaitement, tu te sens mieux.

Comme souvent, Tokyo te laisse entendre que c'était assez bien, ce qui dans ses mots signifie que ça pourrait être mieux mais dans sa tête, signifie qu'elle veut simplement éviter d'avoir à dévoiler la vérité et sur ça, tu la connais parfaitement.

Me mens pas, tes cris ont parlé d'eux-mêmes.

Tu te permets alors de dire en lâchant un rire, te redressant pour récupérer ton sous-vêtement au sol afin de l'enfiler, il ne manquera plus que le reste pour que tu puisses partir même si Tokyo te laisse de plus en plus rester dans ses draps pour la nuit. Si au début elle voulait absolument maintenir une certaine distance, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Sûrement qu'elle se rend compte qu'elle n'est plus du tout attachée à toi au point de tomber amoureuse si tu restes trop longtemps près d'elle.

Oh, au fait. tu lâches alors, te souvenant de quelque chose. J'ai eu une super idée, enfin, un truc que j'aimerais vraiment faire avec toi.

Tu as rencontré cette fille, une jolie brune anglaise, un peu le genre de votre ancienne otage Alison, et tu l'as vue plusieurs fois. Tu n'as pas pour habitude de revoir la fille de trop nombreuses fois mais toutes ne sont pas à ta merci et sûrement qu'un jour, tu auras fait le tour de celles qui te désirent sur l'île, il faut alors te renouveler, avec les mêmes. Et cette fille a des envies, des idées qui germent rapidement dans ton esprit.

Y'a cette fille là, Megan. Elle est vraiment canon. Elle aimerait coucher avec une fille, enfin en plus quoi. Un plan à trois tu vois ? Et je me disais que peut-être, ça pourrait te tenter. Enfin en tous cas, moi ça me tente.

Après tout, quel homme ne voudrait pas avoir deux filles magnifiques et douées dans son lit ?

T'étais ouverte d'esprit, et t'avais aucun mal à t'imaginer au lit avec une fille si elle te plaisait et si il y avait le feeling. T'étais quand même plus attirée par la genre masculine mais tu pouvais toi aussi trouver des filles attirantes.

T'avais légèrement ris à sa remarque avant de perdre ton sourire. Tu comprenais pas, tu le prenais presque personnellement.

- Pourquoi tu veux ajouter une fille avec nous, je me débrouille pas assez bien ?

Tu soupirais en renfilant tes sous vêtements.

- L'idée me dit pas trop. Je me dis qu'on se voit pas tous les soirs, alors, je préfère qu'on reste tous les deux.

T'avais pas envie de savoir pourquoi tu voulais le garder pour toi, et pourtant, c'était assez évident. Tu pouvais facilement te contenter d'une relation charnelle avec lui mais son corps, tu le voulais que pour toi au moins le temps d'une nuit.

Tu ris à ses mots, bien sûr qu'elle se débrouille bien, là n'est pas la question de toute façon. Tu adores chacun de vos moments à vous mais il faut avouer que cette envie d'être l'homme de deux femmes lors d'une nuit te tente plus que quiconque peut l'imaginer. Tu aurais pu trouver une autre personne c'est sûr, mais autant que cette nuit soit mémorable et pour ça, tu préfères avoir les deux plus belles femmes de l'île à ton bras.

Mais bien sûr que si, rien à voir. C'est juste que c'est un fantasme tu vois. Et franchement, quitte à faire un plan à trois, je veux vraiment que ce soit avec toi. Justement parce que tu te débrouilles bien, trop bien.

Tu fronces finalement les sourcils. Tu t'attendais pas vraiment à cette réaction en vérité. Déjà parce que si, vous passez beaucoup de temps ensemble et ensuite parce que tu as l'impression qu'elle te veut pour elle toute seule et ça, t'as du mal à le comprendre parce que tu n'as aucun mal à accepter de la partager pour ta part.

Enfin, c'est juste une nuit quoi. C'est pas comme si on couchait jamais ensemble tu vois. Enfin je sais pas, ça peut être vraiment cool, les deux plus belles filles et moi, j'aurai deux fois plus de travail je te l'accorde mais franchement, penses-y, je suis sûr qu'on pourrait s'éclater.

Tu la rattrapes par les hanches, vient embrasser son cou avant de passer sur son épaule.

Allez, penses-y, je m'occuperai plus de toi que d'elle s'il le faut.

Tu murmures avant de remonter tes baisers dans son cou.

Il avait raison, ça n'engageait à rien, et pourtant tu te voyais pas partager Rio avec une autre fille. Vous n'aviez pas eu de dispute depuis que vous étiez seulement deux amis couchant ensemble. Tu le laissais t'embrasser avant de te retourner vers lui.

- Et si tu la préfères à moi ? Et si après tu veux plus coucher avec moi si elle est pas là ?

Tu t'inquietais en réalité, t'avais pas envie de perdre ce que vous aviez tous les deux même si en réalité, c'était moins qu'avant. C'était toi qui commençait à compliquer les choses pour une fois.

- Je me verrai pas t'imposer les mecs avec qui je couche tu vois. Fin je sais pas.

Tu avais haussé les épaules. C'était quelque chose qui te changeait trop et si t'étais la première à vouloir expérimenter les choses, là tu bloquais.

Ses nouvelles questions te surprennent et commencent même à t'inquiéter, tu ne te poses pas ce genre de questions toi en réalité, tu t'attendais pas à ce que vous fassiez ça toute votre vie en même temps, il y a bien un jour où vous cesserez tous deux de coucher ensemble, tu perdras une bonne relation mais en même temps, c'est la vie, vous n'êtes plus ensemble alors tu t'y prépares et tu n'as pas l'intention d'en être triste.

C'est moi ou c'est de la jalousie ça ? On était très clairs sur la nature de notre relation, qu'est-ce que ça peut te faire si je préfère coucher avec une autre que toi ? Enfin tu vois là pour le coup c'est toi qui vois, le plan à trois je le ferai quand même, que ce soit avec ou sans toi, ça aurait peut-être été mieux que ce soit avec toi.

Tu hausses les épaules, t'as du mal à tout comprendre et à tout assimiler. Tu y réfléchis, ta réaction serait certainement bonne si elle te proposait une telle chose. Auparavant, tu aurais bien évidemment refusé mais maintenant que t'es passé à autre chose, tu ne vois franchement pas le problème.

Bah si tu veux on peut faire les deux. Genre un plan avec Megan, un plan avec un de tes mecs. Puis je sais pas, ça pourra peut-être finir à quatre qui sait, je suis totalement pour moi. Enfin moi je fais rien avec le mec hein, j'annonce.

Tu ris un peu, t'essaies de dédramatiser la situation à vrai dire parce que tout ça te fait un peu peur.

T'étais pas jalouse, tu voyais pas de quoi il parlait, ou t'avais plutôt pas envie de le voir.

- Je suis pas jalouse, rien à voir. Fais y avec quelqu'un d'autre si tu veux. Ça m'est égal.

Tu préférais ne pas le voir avec une autre fille plutôt que dans ton lit avec une autre fille. Tu essayais juste de te protéger de tout ce que tu retenais en toi.

- Je suis pas trop dans ces trucs là, je préfère qu'on fasse nos trucs de notre côté tu vois. Comme tu l'as dit, tu peux très bien le faire avec une autre fille. S'il te faut qu'une paire de seins en plus et que tu t'en fiches de leur nature, fais toi plaisir.

T'étais super vexée, t'avais vainement esperé qu'il te considérait mieux.

- Tu peux comprendre que ça me gêne nan?

Ça te gênait parce que c'était Rio. Sinon t'avais aucun problème avec ça.

C'est bizarre, c'est pas la Tokyo de vos débuts ça, la Tokyo de vos débuts aurait certainement adoré l'idée, elle qui cherchait de nouvelles expériences à chaque fois, elle aurait certainement sauté sur l'occasion avant que les sentiments n'entrent en jeu même si de ton côté, c'était déjà complètement fait. En fait, tu as vraiment l'impression que c'est de la jalousie, une envie de te garder pour elle toute seule et ça t'inquiète, peut-être que vous devriez arrêter en fin de compte, que cela ne mène à rien, tu ne veux pas la blesser une nouvelle fois, tu l'as déjà trop fait.

Ça t'aurait pas gêné avant, je trouve ça bizarre. C'est tout.

Tu expliques alors. T'es un peu gêné en réalité, parce que ce n'est pas que tu ne la vois que comme une paire de seins mais tu la vois comme une conquête comme une autre, y'a pas spécialement de différence si ce n'est que tu la vois plus régulièrement.

C'est pas méchant hein mais, si je reprends tes termes, t'es une paire de seins oui, comme les autres mais faut pas le prendre comme ça, ça veut pas dire que j'apprécie pas nos moments ou même la personne que tu es. Je voulais juste partager ça avec toi en fait, parce que j'ai suffisamment confiance en toi pour vouloir faire un plan à trois avec toi.

Tu réfléchis à toute vitesse, tentant de comprendre ce qui peut la faire réagir comme ça, t'as les mots sentiments qui te sautent au visage un peu trop souvent mais tu ne sais pas comment en être sûr.

Peut-être que... on devrait arrêter de se voir.

Tu lâches alors, prêt à perdre ces moments que tu chéris tant pour lui éviter de souffrir, parce que t'as l'impression que vous êtes de nouveau sur une pente dangereuse.

T'appreciais même pas la confiance qu'il avait en toi parce que pour toi, c'était juste parce qu'il te connaissait mieux que les autres et que du coup, c'était évidemment avec toi qu'il voulait faire ça. Rien de spécial, rien de magique la dedans, alors il pouvait juste abandonner cette idée. T'avais besoin de savoir que t'étais unique à ses yeux pour une raison que tu voulais pas voir éclater.

Tu l'avais laissé parler avant qu'il te dise qu'il valait mieux arrêter. Tu haussais les sourcils, surprise.

- Je peux savoir ce qui te prend ? J'ai pas le droit de refuser un plan à 3, ça rentre pas dans tes critères de sélection ?

Tu commençais à t'énerver.

- Arrête de t'imaginer des trucs, je t'aime plus, j'ai tourné la page ! Je suis avec toi que pour le sexe et le travail et ça me va comme ça. Tu penses vraiment que si je t'aimais, j'accepterais que tu couches à droite et à gauche et que je te dirais de faire un plan à 3 avec une autre fille ?

Tu rigolais devant la situation qui devenait stressante. T'avais tout accepté simplement pour le voir heureux finalement. Mais c'était pas forcément ce que tu voulais alors que tu avais juste fait en sorte de t'en accommoder.

Si au début tu es prêt à t'énerver, finalement, tu te sens bien vite rassuré. Elle te le dit très clairement, elle ne t'aime plus et c'est sûr qu'elle n'arriverait pas à accepter tout ça si elle était encore amoureuse de toi. Alors que tu t'es relevé, tu reviens finalement sur le lit, une moue visible sur le visage.

C'est vrai, excuse-moi. J'ai juste eu un peu peur tu vois, l'espace d'un instant, j'ai eu l'impression que t'étais jalouse et ça m'a franchement fait flipper.

Tu ris un peu, ça t'a vraiment fait peur parce que tu veux plus de ça entre vous alors si c'est juste qu'elle ne veut pas de cette histoire de plan à trois, tu l'accepteras et tu trouveras une personne pour la remplacer, ça ne devrait pas être aussi difficile.

Allez t'énerve pas, on s'est juste pas compris. Maintenant je sais que ça te tente pas et c'est franchement pas grave, je trouverai bien une autre fille.

Ça aurait été mieux avec Tokyo parce que tu la connais par coeur mais ce n'est pas non plus la fin du monde. Tu récupères alors ton téléphone, tu as deux messages auxquels tu n'as pas répondu de conquêtes qui te proposent soit d'aller boire un verre, soit de te rejoindre à l'hôtel. Rapidement, tu tapes un message à l'une d'elle, la plus jolie forcément, pour lui proposer cette idée à elle. Après tout, le refus de Tokyo ne va pas t'arrêter.

Tu hochais la tête à sa remarque.

- Tu peux te détendre, je compte pas revenir avec toi, même si quand je serais en couple, faudra qu'on arrête parce que je suis fidèle.

Tu l'avais toujours été toi, t'étais pas comme Rio. Tu rêvais quand même d'une relation comme tu avais eu avec lui, donner ton cœur à quelqu'un de qui tu serais follement amoureuse et qui saurait en prendre soin.

Tu le regardais envoyer des textos à des filles et t'étais sur le point de péter un câble.

- Dis, tu peux rentrer s'il te plaît, je suis fatiguée, j'ai envie d'être un peu seule. Et comme t'es juste entrain de prévoir tes plans à côté de moi, je pense que c'est le moment.

Non, t'avais juste plus envie de le voir draguer à côté de toi, et t'allais expier tout ce que tu ressentais en invitant quelqu'un d'autre ou même, en sortant tu allais voir.

Tu la sens la pique mais tu te contentes de lever les yeux au ciel, toi tu préfères mettre tout ça de côté et oublier tous les aspects de votre relation, même ta tromperie, ça ne sert à rien de trop ressasser après votre rupture de toute façon.

T'as rencontré quelqu'un qui te plaît de cette façon ?

Tu demandes alors, réellement intéressé. Toi, t'es pas du tout dans l'optique de te mettre en couple à vrai dire, c'est absolument pas quelque chose qui te trotte dans la tête, tu ne veux plus de ça pour le moment. Si autrefois, tu voulais absolument rencontrer quelqu'un et te marier, désormais tu n'as plus du tout cette idée en tête.

Ah bon ? Enfin, je pensais que je pouvais rester dormir.

T'es un peu surpris et tu détaches tes yeux de ton téléphone pour la regarder avec surprise et déception, t'aurais préféré rester, t'as pas trop le courage de partir d'ici à vrai dire.

C'est bon, c'était juste un texto, regarde, je pose le téléphone.

Tu mets ton téléphone en silencieux, le verrouille et lui montre clairement que tu le poses sur le côté.

Allez regarde c'est bon, j'arrête. Fais pas ton boudin là, tu me saoules quand tu veux ça. Tu veux baiser ?

C'est sûrement la seule solution pour qu'elle cesse de t'en vouloir sous prétexte que tu as envoyé un pauvre texto pour prévoir ton fantasme.

T'avais pas de relation profonde à proprement parler et en réalité, ça te manquait, de pouvoir parler, de pouvoir partager d'autres moments que ceux sous la couette. T'adorais ça, mais tu te sentais vide quand la personne te quittait, et toi t'avais juste peur d'être seule et à chaque fois que tu rejettais quelqu'un hors de tes draps, la solitude t'aspirait. Mais tu préférais ça à l'abandon pure et simple.

- Peut être, on verra comment ça évolue.

Tu voulais pas trop en dire, mais après Rio, tu passais de bons moments avec Elio, l'architecte qui bossait avec vous sur quelques projets. Il te disait pas qu'il voulait être en couple, mais plus ça allait, plus il était romantique avec toi. Alors, tu essayais de l'éviter le plus possible mais tu pouvais pas le faire indéfiniment puisqu'il travaillait avec vous. T'aimais ça te sentir respectée, mais t'étais pas prête pour une relation. Tu te laissais porter par la vie simplement.

Tu fronçais les sourcils après sa dernière remarque. Tu pris un coussin et tu le tapais avec. Il était vraiment con quand il s'y mettait mais il en avait même pas conscience.

- Tu sais parler aux femmes toi. C'est vrai que tu m'excites trop quand tu dis ça !

Tu t'écroulais très vite sur lui, contre son corps. Tu le regardais, tu le trouvais beau. Fallait pas que tu croises trop longtemps son regard pour ne pas défaillir, alors tu t'étais redressée.

- Je vais me fumer une clope.

T'étais parti quelques minutes sur le balcon juste pour décompresser un peu.

T'es réellement contente pour elle, si elle peut trouver quelqu'un, ça te fera bizarre de ne plus la retrouver certains soirs mais tu t'y feras vite, c'est ton amie alors tu ne peux que être heureux pour son possible bonheur, si elle le trouve en étant dans une relation sérieuse. Toi maintenant, c'est tout le contraire, tu penses pas pouvoir être heureux en couple, vous avez complètement échangé les rôles et ça te va très franchement, tu es bien comme tu es maintenant.

C'est cool, j'espère que ça marchera pour toi !

Tu aurais pu lui dire de te tenir au courant mais tu le seras forcément quand elle t'annoncera que vous ne pourrez plus coucher ensemble, tu feras ton deuil et puis, ça ira mieux même si tu sais pas encore comment tu pourras réagir si elle venait à se mettre en couple, c'est tellement différent de seulement coucher avec des gens. T'as du mal à imaginer qu'elle veuille aimer quelqu'un d'autre, construire quelque chose avec un autre, épouser peut-être même cet autre, c'est pas de la jalousie, ça te fait juste bizarre rien que d'y penser.

Tu ris quand elle s'allonge sur toi, t'es toujours aussi peu doué pour parler aux femmes ça c'est vrai. T'es encore ce gamin qui, lors d'une première rencontre, demande son âge à la femme qu'il convoite mais ça fonctionne alors pourquoi se priver après tout, ta maladresse plaît aux femmes, peu importe leur âge.

Arrête de fumer un peu, tu vas finir par crever d'une saloperie si tu continues. Regarde moi, un esprit sain dans un corps sain, prends exemple un peu.

L'avantage que t'as avec Tokyo, c'est que tu peux rigoler aussi parce qu'avant d'être une conquête, elle est une amie avec qui tu te sens bien et libre de parler.

T'as des nouvelles des autres ? tu demandes. Non attends, on parle pas boulot au lit. Je me tais, on en parlera demain.

Tu te lèves et viens la rejoindre, passe bras autour de ses hanches avant de coller ton torse à son dos.

Toujours pas partante pour ma super idée ?

T'en avais rien à faire que ça marche, tu voulais pas te prendre la tête avec ça, toi t'aimais te prendre la tête sur le sujet Rio, c'était le seul sujet qui te provoquait des réactions en fait.

Tu levais les yeux au ciel. Un esprit sain t'étais pas sûre, il avait quand même tenté de se suicider mais t'avais pas envie de plomber l'ambiance.

- Faut bien crever de quelque chose. C'est vrai que t'es tellement parfait, faudra que tu me donnes des cours.

Que tu avais dit en souriant de manière tout à fait ironique pour le taquiner. C'était la remarque que tous les fumeurs sortaient mais elle marchait bien, parce que chacun avait ses vices après tout.

- Ouais on verra demain, j'ai pas regardé mes mails en plus.

Tu avais allumé ta cigarette avant de tirer dessus, le regard perdu dans la pénombre de la nuit. Tu l'avais senti derrière toi, et il était revenu à la charge.

- Rio, pourquoi tu veux juste pas lâcher l'affaire ? Tu m' as fait la même quand tu voulais un... Bref.

T'allais dire "bébé" avant de comprendre que c'était une connerie.

Tu lèves les yeux au ciel, t'as l'impression qu'elle veut se foutre de toi mais t'évites de relever. Tu sais bien que la devise que tu viens de lui sortir ne s'applique pas vraiment à toi, que t'as pas mal de problèmes à gérer avant de pouvoir assurer que tu as un esprit sain.

Bah écoute, je te donnerai des cours, au lit.

Alors tu reviens vers elle et t'essaies de lui proposer une nouvelle fois de participer au plan à trois, s ait-on jamais qu'elle ait changé d'avis. Visiblement, ce n'est pas le cas et elle te le fait très bien comprendre en rouvrant une de vos blessures du passé. Tu t'écartes, la mâchoire serrée.

Un bébé. Tu peux le dire c'est pas un gros mot.

Que tu lâches d'un coup. Pour elle, c'était un gros mot il faut dire, elle qui ne voulait rien de tout ça, rien de la vie que tu espérais. Aujourd'hui, t'es devenu comme elle en fait, ça te fait chier mais c'est comme ça, tu t'es convaincu que tu serais obligé d'avoir ta vie de merde jusqu'à la fin.

Au moins maintenant, je sais qu'on peut rien espérer de toi, en couple ou non.

Tes mots claquent dans l'air alors que tu retournes à l'intérieur de la pièce, fâché, perdu, dans le passé.

Pour toi c'était un gros mot. C'était pas le genre de mots que tu voulais prononcer en cet instant, devant ton ex petit ami qui voulait construire une famille avec toi tandis que toi, t'avais que fait de rejeter son idée. Ça t'avait échappé, comme souvent, t'avais pas eu envie d'être méchante, ce qui ne fut pas le cas de Rio qui t'envoya des mots rasoirs, des mots qui écorchaient ce qu'il restait de ton cœur.

- Si je sers à rien, pourquoi t'as accepté de me revoir ?

T'avais écrasé ta clope dans le cendrier avant de le rejoindre.

- On est pas sur la même longueur d'ondes, c'était d'ailleurs pour ça que t'avais rompu tu te souviens ? Je vais pas m'excuser de pas te convenir. Tant pis. Si tu pars, que tu veux plus rien faire avec moi, tant pis. Je m'en fous.

Tu ranimais des souvenirs douloureux mais t'avais besoin de te justifier auprès de toi même, de te dire que tu étais libre et que Rio n'était plus grand chose à tes yeux.

Tu voulais pas le dire comme ça mais les mots sont sortis sans que tu ne les contrôles, parce que dès qu'elle parle de cette famille que tu voulais construire et dont elle n'a jamais voulu, elle rouvre des cicatrices enfouies au fond de toi.

Pour le cul, c'est tout.

C'est pas totalement vrai, parce que tu l'apprécies réellement mais t'as pas envie de le lui dire et de lui faire plaisir, t'es juste fâché et tu veux qu'elle le sache et qu'elle le comprenne.

Bon bah écoute, je vais y aller moi, tu m'appelles quand t'es redescendue et que tu veux me voir, l'avantage de plus être en couple, c'est que j'ai pas à supporter tes états d'âmes.

Tu retournes à l'intérieur de la pièce et récupère tes vêtements un à un que tu enfiles, t'as pas envie de supporter ses foudres alors que vous n'êtes plus ensemble, c'est justement le gros avantage.

Ça y est, il venait de déclencher un torrent de rage en toi, tu pouvais pas accepter sa prétention à croire qu'il pouvait faire ce qu'il voulait de toi parce que ça avait jamais été le cas mais là, il prenait trop la confiance depuis qu'il était rentré de vacances.

- Je redescendrai pas, tu demanderas à tes conquêtes de te satisfaire, moi j'arrête là. J'en ai marre de ton comportement, je suis pas à ta disposition.

En réalité, c'était triste mais tu te sentais vide, ça te brisait même pas parce qu'il n'y avait plus rien entre vous, que la rupture était déjà passée. Et surtout, aux vues de son comportement, tu préférais arrêter là parce que même en étant séparé il te faisait du mal.

Tu allais continuer à le voir entant que collègues, mais ça serait tout, t'en avais marre de lui, et qui sait, toi aussi t'allais partit en vacances, peut être que tu reviendrais comme lui : avec un cœur qui s'était transformé en pierre.

Tu la regardes, soupire, hausse les épaules. C'est dommage mais tant pis, tu n'as pas l'intention de la supplier ou de t'excuser d'avoir simplement dit la vérité, si elle ne veut plus te voir de cette façon alors tant pis, tu accepteras cette mauvaise idée et vous resterez collègues, ça t'embête c'est vrai, tu ferais les choses différemment si on te laissait le choix mais tu ne vas pas forcer les choses, comme tu l'as fait avec le bébé et cette idée de plan à trois, t'as bien compris que tu forces trop les choses avec elle alors t'as bien l'intention de te taire cette fois-ci.

D'accord, comme tu veux.

Tu te contentes de répondre avant de récupérer ce qu'il te manquait, tes plaques militaires posée sur la table de chevet. Tu les regardes, les analyses et finalement, les repose. Elles n'ont plus la même valeur qu'avant, t'as pas envie de les garder pour contempler tout ce que t'as gâché dans ta vie, la relation avec tes parents, la relation avec Tokyo. Alors tu les laisses là et tu te contentes de récupérer tes chaussures. Tu te diriges vers la porte et te retourne.

On se voit pour le boulot alors.

Tu regardais ses plaques, et tu aurais bien voulu empêcher tous les souvenirs que vous aviez remonter à la surface mais en fait, fallait croire que t'étais vouée à rester dans le passé. T'étais blasée, tu comprenais pas ce qu'il vous était arrivé, vous qui étiez si amoureux, si fusionnels.

- Je regrette. Je regrette vraiment d'être tombée amoureuse de toi parce que tu t'en fiches de me faire du mal. J'aurais jamais du te donner cette possibilité et j'aurais vraiment du m'en tenir à ça au début.

T'étais restée dans le lit, tes bras entourant tes jambes replier contre ton ventre.

- Moi, je voulais être ta femme, pas ton objet sexuel.

T'avais besoin de lui dire ça même si ça servait à rien, même si t'avais plus envie de le laisser entrer dans ta vie, tu savais que t'attendais que ça mais que c'était pas possible.

Tu peux pas t'empêcher de lâcher un rire nerveux en retirer ta main de la poignée de la porte. Tu lui as fait du mal, qu'elle te dit, comme si elle ne t'en avait pas fait et que tu étais la cause de tous vos malheurs. T'as cessé de compter y'a bien longtemps le nombre de fois où t'es resté comme un petit chien à ses côtés, fou amoureux, alors qu'elle se moquait de toi, qu'elle te brisait le coeur un peu plus.

C'est sûr que toi à côté t'es un modèle. C'est pas comme si tu m'avais utilisé pour le cul pendant des mois, comme si t'avais pas eu honte de moi, comme si t'avais pas avorté dans mon dos, comme si tu m'avais pas vendu aux flics et comme si j'avais pas du subir ta dépendance à la drogue. C'est vrai, pardon, t'as tellement été parfaite toi.

Tu la regardes faire, une partie de toi a envie de s'excuser et de la prendre dans tes bras mais l'autre a trop de colère accumulée ces dernières années.

T'as accepté ce deal, t'as accepté de juste coucher avec moi sans rien de plus, tu savais ce que ça impliquait. Et puis franchement Tokyo, je t'ai suffisamment demandée en mariage pour toute une vie.

C'était tout ce que tu voulais avant, avant de devenir exactement ce que tu ne supportais pas chez elle, ce mec qui barricade ses sentiments du mieux qu'il peut pour ne plus avoir mal.

Tu levais les yeux vers lui suite à ses mots, t'avais pas énuméré tout ce qu'il t'avait subir mais vous deviez être ex æquo.

- J'ai jamais dit que j'étais parfaite. Contrairement à toi qui joue les mecs parfaits. Je sais pas à quoi tu joues, mais ton attitude arrogante et prétentieuse prend pas avec moi. T'es pas ce que tu prétends être, t'es qu'un hypocrite. Juste parce que t'es triste que ta mère t'as quitté. Peut être qu'un jour tu grandiras. Je te connais mieux que personne et ça, ça changera pas.

T'étais quand même contente que sa mère était rentrée puisqu'elle était la cause de votre rupture.

- J'ai accepté, ouais. Mais j'ai pas signé pour être traitée comme ça. Tu m'as limite fait la gueule parce que j'ai pas accepté ton plan à 3. Je te demande pas une demande en mariage, mais je pense que j'ai du mal avec cette transition.

T'avais haussé les épaules, en essayant de paraître le plus neutre possible mais la vérité était toute autre.

Prétentieux, arrogant et hypocrite, décidément c'est ta fête aujourd'hui. tu serres les dents, tu sais bien qu'elle te connait par coeur et c'est bien ce qui te dérange d'ailleurs, tu préférerais qu'elle ne sache rien de toi parce que tout serait plus simple, peut-être que tu n'aurais jamais du proposer de garder une amitié avec quelques avantages, vous ne seriez pas là à vous disputer alors que c'est précisément la raison pour laquelle tu l'as quittée.

Tu comprends qu'elle puisse se sentir blessée et cette vérité fait son petit chemin dans ta tête, il faut arrêter tout ça en fin de compte, il faut que ça cesse avant que tout ne devienne que trop compliqué une nouvelle fois, t'es pas prêt à retomber amoureux d'elle et t'as pas envie que ça soit pareil de son côté, de même t'en as marre de te disputer au quotidien, même quand tu n'es plus en couple avec elle, ça devient limite infernal.

Je comprends, on arrête. ça me fait chier mais c'est le mieux, on se dispute encore comme un petit couple et c'est pas ce que je veux. Donc je pense que le mieux, c'est qu'on en reste à la relation basique de collègues.

T'as le coeur qui se serre à cette pensée, ça fait longtemps que t'as pas senti ton coeur faire quelque chose à vrai dire. Alors tu l'ignores, t'ignores tout ce que tu ressens pour te concentrer sur ce qu'il se passe en ce moment, vos derniers instants.

C'était sans doute une mauvaise idée que de croire qu'une relation simple sans sentiment était possible après ce que vous aviez vécu. Peut être que pour lui c'était acceptable, pour toi moins. T'avais besoin de savoir que tu comptais un minimum et il te faisait passer pour une fille quelconque.

- Je suis d'accord.

T'allais pas le retenir, t'allais plus le faire, parce que t'en avais marre de t'ouvrir pour le voir partir. Toi aussi t'allais penser à toi et te protéger.

- C'était sûrement pas l'idéal vu ce qu'on a vécu. On va donc reprendre chacun de notre côté et comme ça toi tu seras pas frustré et moi pas malheureuse.

Tu savais que t'étais malheureuse rien qu'à l'idée de le voir partir, mais c'était toujours mieux ça que de continuer à lui faire plaisir et toi, à te regarder dépérir. Il ne t'aimait plus alors tu voyais pas l'intérêt d'essayer de tout faire pour l'avoir pour toi, de le séduire par tes caresses, par tes baisers, son amour ne revenait pas.

Tu t'étais redressée, t'étais arrivée vers lui et t'avais passé une main sur sa nuque avant de l'embrasser. Ça ressemblait presque à un baiser d'adieu.