because we know each other

Et elle est partie, cette fois-ci, c'est elle qui t'a planté et tu l'as franchement mérité alors tu ne lui as pas couru après, tu l'as laissée faire, sûrement qu'elle en avait besoin et que vous n'aviez plus rien à vous dire. Alors tu as laissé faire, malgré ton envie de t'excuser encore auprès d'elle, parce que tu ressens le besoin de t'entendre avec elle, peut-être que ce que tu ressens n'est plus de l'amour il subsiste néanmoins une grande affection pour elle et tu n'as pas envie que cela disparaisse. Tu aurais pu lui envoyer un message par la suite mais tu n'as pas osé, t'as laissé couler et tu t'es contenté de faire visiter l'île, seul, à Maria qui a adoré chaque parcelle que tu lui présentais. Tu en as même profité pour inaugurer l'île.

T'arrêtes pas de penser à comment tu pourrais te faire pardonner à vrai dire, t'as pas envie de perdre cette amitié chère à ton coeur et surtout de travailler dans une mauvaise ambiance. Mais pour le moment, tu ne sais pas quoi faire alors tu décides de te changer les idées en sortant. La boîte de l'île te semble être la meilleure idée de sortir pour ce soir et c'est tout apprêté que tu t'y rends, seul, persuadé que tu trouveras bien vite de la compagnie exclusivement féminine.

ça fait déjà bien une heure que tu profites de la soirée, tu bois et tu danses, tout ce qu'il y a à faire dans une boîte de nuit. Tu reviens tranquillement au bar pour te resservir quand tu vois un visage familier, Tokyo. Même dans la pénombre tu peux la reconnaître, même si elle était de dos avec un masque de dali, tu la reconnaîtrais de toute façon.

Je t'offre un verre ? Ou tu danses ?

Tu demandes alors en t'installant à ses côtés.

T'avais eu envie de prendre de la distance avec Rio, il fallait que tu l'oublies parce que tu pouvais plus supporter d'avoir mal. C'était soit tu passais à autre chose, soit tu finirais par sombrer dans la drogue. Tu y avais pensé. Ton addiction te guettait comme un nuage noir au dessus de ta tête mais tu tenais bon pour ne pas craquer. Tu pouvais le faire. Fallait juste que tu tournés définitivement la page. T'étais capable de le faire, tu l'avais déjà fait plusieurs fois après tout mais jamais tu n'avais réussi à oublier Rio sans une aide.

T'avais bien fini par profiter de la présence de l'architecte pour finir parce que tu n'avais plus rien dans ton cœur, t'étais certaine. Le soir, tu t'étais apprêtée pour sortir un peu en boîte, te vider la tête de toute la colère que tu avais en toi. Un, deux, trois verres d'alcool, tu ne les comptais plus. Tu te sentais juste mieux à l'intérieur.

Tu entendis une voix dans ton dos. Tu la connaissais. Cette voix te tourmentait mais là, tu t'en fichais. Tu ne ressentais plus d'amour en cet instant, juste une envie folle de profiter. Tu te retournais, avec un léger sourire.

- Je dirais pas non à un verre.

Tu n'avais pas oublié tout ce qu'il t'avait dit, tout ce qu'il t'avait fait subir, tu ressentais juste plus rien face à ça, t'étais comme anesthésiée de la douleur, comme au temps où tu te piquais.

Quand tu viens lui proposer ta compagnie ce soir, tu t'attends à toute sorte de réaction et tu te prépares intérieurement à toutes les possibilités, le refus, le rejet, une gifle, un câlin, un baiser, un simple accord ou de l'ignorance, tu t'attends vraiment à tout mais le choix que Tokyo fait est sûrement ton préféré, elle te laisser venir à elle pour la soirée, malgré ce que tu as pu lui faire subir. Tu t'installes alors sans gêne sur le tabouret à ses côtés et lève la main pour attirer le serveur.

Tu prendras quoi ?

Tu commandes ta boisson et laisse la possibilité à Tokyo de choisir ce qu'elle veut. Tu te tournes vers elle, elle est jolie et ce n'est pas que l'alcool qui te fait penser ça.

T'es venue toute seule ?

tu demandes alors en te penchant près de son oreille pour te faire mieux entendre.

T'avais envie de continuer à te défoncer les neurones, parce qu'en réalité, c'était là où t'excellait le mieux. Si tu te tuais pas à l'amour que tu avais pour Rio, c'était via autre chose, tu ne te laissais jamais tranquille. Alors, oui, t'allais accepter son verre simplement parce que ton esprit n'était plus là, ta conscience était perdue au milieu d'un brouillard.

- Je prendrai une vodka orange s'il te plait.

Ton mélange préféré. Tu hochais la tête à sa question.

- A la base, j'avais prévue de rentrer seule. Mais ça peut changer au cours de la soirée.

Tu lui avais souris en coin. T'étais complètement désinhibée et ça te faisait du bien de faire éclater les barrières que tu avais construit dans votre nouvelle relation avec Rio.

Tu regardes le serveur avant de lui lancer un simple vous avez entendu la dame, reportant bien vite ton attention sur celle que tu appelais autrefois la femme de ta vie. Ce soir, tu la vois bien différemment, tu la vois comme une femme que tu désires, comme une amie, comme une inconnue un peu également, des tas d'impressions qui te sont toutes différentes, tu n'as jamais ressenti ça pour elle parce que tu es tombé amoureux presque instantanément, le vrai coup de foudre, beau et fort comme on l'entend.

J'espère être celui qui te fait changer d'avis.

Tu avoues alors avant de récupérer ta boisson et de lui tendre la sienne.

A cette soirée alors.

Tu ajoutes en tendant le verre pour trinquer avec elle avant de boire quelques gorgées.

Tu es très séduisante.

Tu te permets de lui faire remarquer, te penchant à nouveau vers son oreille pour mieux te faire entendre.

Evidemment qu'il allait te faire changer d'avis, puisque tu comptais déjà rentrer avec lui dans ta tête. En vérité, lui ou un autre ferait l'affaire quelque part, même si tu savais que tu allais toujours le préférer lui à un parfait inconnu. Tu n'allais quand même pas lui dire directement que tu comptais finir la soirée avec lui, t'aimais laisser planer le doute, c'était quand même plus amusant.

Tu trinquas avec lui.

- A cette soirée.

Tu le bus d'une traite, sentant la brûlure de l'alcool dans ta gorge. Tu sentais son souffle près de ton oreille, et il t'en fallait peu pour le désirer ce soir. Il t'en fallait peu pour le désirer tout court en réalité.

- Merci, t'es beau aussi tu sais.

Tu savais qu'il te disait surement ça pour te mettre dans ton lit le plus rapidement possible, et tu t'en fichais bien, tu pouvais plus réfléchir.

- T'as pas d'autres plans prévues ce soir ?

Tu bois tranquillement ton verre pour ta part avant de le reposer, t'as envie de te lever, de danser peut-être, t'as envie d'entretenir cette tension entre vous et de te retrouver dans ses bras pour une nuit, peut-être plusieurs, t'as simplement envie de la retrouver parce que vous vous connaissez suffisamment pour passer une nuit de rêve, et tu penses uniquement à ça toi ce soir.

Non, je suis tout à toi.

Et c'est vrai, tu ne prévois rien à l'avance, tu sors et tu vois et le fait de voir Tokyo ici est certainement la plus belle et étonnante surprise de la soirée, à tel point que tu n'as pas l'intention de laisser passer ta chance.

Tu danses ?

tu demandes en te levant, tendant une main pour qu'elle s'en empare.

T'étais contente de savoir qu'il n'avait pas d'autres filles à voir dans la soirée, que tu pouvais l'avoir que pour toi parce que tu comptais bien consacrer cette soirée à lui, comme avant, mais les sentiments en moins. Ca pourrait sans doute mieux marcher entre vous s'il n'y avait que du physique, parce que c'était l'amour que vous aviez l'un envers l'autre qui vous causait du tort.

Tu souris et pris sa main dans la tienne pour le suivre. Tu te mêlais à travers la foule, la chaleur de la salle t'enveloppait de toute part, et la présence de Rio près de toi te revigorait. Tu te laissais aller au rythme des basses qui te transperçait, et t'osais souvent te coller à lui, prenant ses mains pour les poser sur tes hanches, juste pour continuer à augmenter cette tension palpable et enivrante.

Cette nouvelle relation avec Tokyo te convient parfaitement, tu sens bien que tu ne te prends pas autant la tête qu'auparavant, tu te sens mieux, plus calme, plus serein simplement parce que l'amour que vous ressentiez l'un pour l'autre prenait trop de place et vous faisait trop de mal. Maintenant, tout va aller pour le mieux t'en es persuadé.

Elle prend te main et tu ne te fais pas prier pour la suivre, oubliant ton verre sur le comptoir, y'a tellement plus important là, y'a Tokyo qui t'attire à elle et qui te colle, Tokyo partout autour de toi, Tokyo devant, tes mains sur Tokyo, partout et toujours. Tu t'approches, colle ton torse à son dos, bougeant les hanches au rythme de la musique, tu voudrais être nul part ailleurs et cette proximité retrouvée est plus que bienvenue et te fait vibrer. Tes lèvres viennent trouver son cou, tes mains passent sur son ventre pour la maintenir contre toi alors que tes yeux se ferment, t'es comme dans une bulle d'un coup, la bulle de Tokyo et Rio, qui n'éclate jamais malgré vos difficultés.

J'ai envie de toi.

Tu viens lui chuchoter -ou plutôt lui crier- à l'oreille, plus que sérieux, plus qu'envieux.

Tu sentais son souffle dans ton cou, la chaleur de son corps enivrer le tien, ses bras autour de toi, t'avais qu'une seule envie, c'était de l'embrasser. Il t'attirait vraiment trop. Peut-être qu'à l'habitude t'aurais émis plus de résistance, mais là, y'en avait plus, tu te laissais complètement aller à tes pulsions. Et ça te faisait du bien.

Tu l'avais entendu te dire qu'il avait envie de toi, et tu sentais ton coeur bondir hors de ta poitrine, t'étais comme dans l'urgence de te retrouver avec lui dans un moment intime parce que ton corps te laissait même pas le choix. Tu t'étais retournée, et tu lui avais donné un baiser passionné, avant de souffler à son oreille :

- Viens, on finit la soirée chez moi.

Tu l'avais même pas laissé émettre un avis que tu lui tirais la main pour l'entrainer dehors, hors de la foule afin de prendre un taxi et de rentrer chez toi.

ça prend plus de temps d'habitude, tu mets du temps tous les soirs avant d'arriver à tes fins mais là, c'est Tokyo, vous vous connaissez par coeur et tu sens cette tension indescriptible qui ne règne qu'entre vous deux, tu n'as jamais ressenti ça avec personne d'autre alors tu sais, tu sais que vous partirez vite, tu sais que vous vous retrouverez vite tous les deux nus dans des draps parce que vous en avez autant besoin d'un que l'autre, d'être ensemble en fin de compte, de partager encore quelque chose, même pour une seule nuit. Alors forcément, tu ne te fais pas prier, tu la suis. Dans le taxi, tu commences déjà, tu lui craches quelque mots, lui vole quelques baisers, tu ne veux pas laisser cette tension retomber entre vous alors tu fais tout pour l'alimenter et quand enfin vous vous retrouvez nus l'un contre l'autre, les vêtements jetés au travers de la pièce parce que tu refuses de perdre plus de temps, tu te sens heureux. Peut-être que c'est parce que tu le voulais coûte que coûte, peut-être que tu ressens ça parce que c'est Tokyo et pas une autre, peut-être que c'est l'affection que tu ressens pour elle ou le fait que vous vous connaissez par coeur, surtout à ce niveau, t'en sais rien mais tu te laisses aller aux diverses sensations que ce moment de pur intimité te procure. Et quand finalement, haletant mais heureux, tu te laisses retomber aux côtés de ta belle, tu ris un peu.

On devrait faire ça plus souvent.

Tu laisses alors échapper avant que l'idée ne germe peu à peu dans ton esprit sans que tu n'oses l'évoquer à voix haute. Pourquoi pas après tout.

T'avais pas envie de rentrer chez toi sans lui, c'était comme un besoin, tu pouvais juste pas le laisser partir parce que là, tout ton corps te poussait dans ses bras, contre lui, t'avais pas envie d'être ailleurs et tu pensais plus à rien d'autre que vous deux. C'était étrange, parce que pour une fois, ça faisait pas mal, y'avait aucune douleur à te retrouver près de lui, peut-être que t'étais enfin guéris de lui, peut-être que tu pourrais retrouver une vie plus saine sans être obsédée par Rio.

Dans le taxi, tu l'avais laissé te voler quelques baisers tandis que toi tu laissais tes mains baladeuses accentuées la tension qui avait entre vous et qui ne devait pas s'éteindre, et tu avais à peine franchie la porte de ta chambre que tes lèvres s'étaient scellées aux siennes, et bien vite tu t'étais laissée étreindre, bien vite t'avais retrouvé le contact avec sa peau et ça t'avait déclenché des milliers de frissons en attendant l'explosion de ce feu d'artifice qui t'avait réellement manqué, parce que y'avait que Rio qui te faisait ressentir tout ça, et c'était intense parce que ça faisait trop longtemps que tu attendais ça, en réalité.

T'avais souris à sa remarque avant de passer une main pour décoller quelques mèches de cheveux.

- C'est vrai qu'après le travail, ça peut nous détendre.

Tu pensais ça possible de pouvoir allier les deux, mais t'avais pas envie d'une relation exclusive parce que tu voulais pas qu'il te fasse du mal.

- Peut-être pas tous les soirs quand même parce que j'ai d'autres admirateurs.

T'avais lâché sur le ton de la plaisanterie, t'étais de bonne humeur là, et tu savais qu'il n'y avait plus rien entre vous c'était comme si vous étiez deux amis. Ce serait surement plus simple, au moins, vous pourriez voir qui vous voudriez sans la moindre jalousie entre vous.

Tu hoches la tête en silence, y réfléchissant intérieurement. ça pourrait te convenir toi cette relation, tu peux pas nier qu'elle te plaît énormément que ces moments intimes uniques et propres à vous te manquaient plus que de raison mais tu ne peux t'empêcher d'avoir peur pour elle en réalité. Si toi tu as réussi à passer à autre chose, est-ce réellement son cas en réalité ? Tu décides alors de lui poser la question.

ça t'irait toi ? Je veux dire.. si je vais voir ailleurs ça te va même si on se voit de la sorte quoi.

T'as pas envie de lui briser le coeur une nouvelle fois en fait, pour toi, la nature de votre relation est très claire. Vous venez de coucher ensemble, c'était magique, mais t'as pas l'intention de lui jurer fidélité ou une connerie du genre, tu veux juste prendre du bon temps et continuer ta vie de célibataire comme tu l'entends.

Tous les soirs ce serait un couple, c'est pas ce que je veux.

tu assures alors, déterminé. Pour le moment.

T'étais d'accord, en fait, t'avais fait ton deuil de ton côté, et là tu ressentais plus rien. Donc sur le fond, ça pouvait t'aller. A force qu'il ne vienne à fissurer ton coeur avec ses mots, il avait bel et bien finit par se briser pour de vrai, alors, tu voulais plus te prendre la tête avec lui. En plus, il avait changé. T'étais pas forcément sure d'aimer sa nouvelle personnalité, toi, t'aimais l'ancien Rio. Tu savais pas encore si tu pouvais tomber amoureuse du nouveau et même si c'était le cas, tu voulais plus y penser.

- C'est clair, oui, je suis totalement d'accord avec ça.

Peut-être que réellement, t'aurais plus du tout mal. T'étais certaine que tu pouvais t'en foutre de sa vie sentimentale et tu donnerais tout pour retrouver un peu de légèreté dans votre relation chaotique.

-Du coup... Je me dis que ce serait peut-être mieux que tu passes pas la nuit avec moi ? Ca ferait surement trop "couple" si on nous voyait débarquer ensemble au travail.

Tu voulais pas t'accrocher à lui, et si tu commençais à dormir et à te réveiller avec lui, ça serait compliqué de lutter contre.

- Par contre, je veux bien qu'on reparte pour un tour, avant que tu t'éclipses, avais-tu soufflé en déposant des baisers dans son cou.

T'es rassuré de voir et d'entendre qu'elle pense la même chose et qu'elle est d'accord avec toi, sûrement qu'elle a réussi à passer à autre chose elle aussi de son côté et c'est pour le mieux, vous n'aurez plus à vous en faire pour l'un ou pour l'autre, à vous battre contre vos sentiments et contre ce couple chaotique que vous tentiez de construire bien que ça soit impossible en réalité.

Pas de problème, c'est comme tu le sens, moi je m'en fous.

Toi, tu t'en fiches un peu de dormir avec elle ou non en réalité parce que c'est ce que tu fais tout le temps avec tes conquêtes et malheureusement, c'est désormais la place que tu offres à Tokyo, le rang de conquête. Tu t'apprêtes alors à te relever pour partir mais tu sens bien vite son souffle dans ta nuque et tu n'es pas là pour lui résister. Tu te laisses alors aller, te retourne pour l'embrasser et pour retrouver la chaleur de ses baisers et de son souffle sur ta peau, tout ce que tu aimes, tout ce qui te fait vibrer ce soir. Tu te perds dans ses bras encore un peu plus, tu profites de l'instant présent.

La tête sur l'oreille, tu sais que tu dois partir mais tu prends ton temps, tu attends que la force vienne à toi parce que pour le moment, tu ne peux plus bouger, tu reprends ton souffle et tes esprits et après un tel moment, c'est assez difficile.

ça te manquait j'ai l'impression. tu la taquines alors.

Fallait croire que là-dessus votre alchimie n'avait pas changé, vous fonctionniez toujours en symbiose à ce niveau là, et que c'était plutôt une bonne idée de vous laissez aller à une relation purement charnelle. En réalité, t'avais pas du tout envie de le voir partir mais si tu voulais jouer le jeu à fond, fallait que tu le fasses parce que t'étais fragile, beaucoup plus que lui au niveau des sentiments que tu ressentais et qu'un détail pouvait te faire l'aimer. Ca se jouait à peu.

Tu te revigorais de sa présence encore une fois, parce que t'avais envie de t'amuser et t'avais surtout envie de le retrouver mais ça, t'avais du mal à te l'avouer, c'était plutôt rare que tu viennes à proposer ça aux autres. En même temps, c'était pas aussi magique avec les autres. Ta respiration encore haletante, la chaleur de ton corps à son paroxysme, t'essayais de reprendre tes esprits à ses côtés. T'étais juste heureuse. C'était simple, et pourtant, ça faisait longtemps que t'avais pas ressenti ce sentiment juste banal.

- C'est surtout que t'as du talent, alors j'en profite, répondis-tu en souriant.

T'allais pas lui dire que ça t'avait manqué parce que ça reviendrait à dire qu'il t'avait manqué, alors que non, tu te refusais de te dire ça.

- C'est cool de se détendre ensemble, ça change. J'avais oublié à quel point t'avais un corps sexy.

Tu l'avais pas oublié, ça non, mais t'avais oublié à quel point ça t'avait manqué de rire et sourire avec lui.

T'es complètement à l'aise avec elle, pas qu'en général tu as des complexes devant les autres femmes parce que tu n'es pas spécialement complexé par quoique ce soit mais il t'arrive de devoir répondre à des questions insupportables, notamment sur les cicatrices présentes sur tes épaules, et tu n'as franchement pas envie de dire que tu as échappé à la police avant de te tirer toi-même une balle. Ici, avec Tokyo, t'es juste serein et tu sens que tu pourrais rester ici des heures sans que cela ne te dérange. T'es juste heureux, un semblant de bonheur.

Profite, c'est tout à toi pour ce soir.

ou du moins, c'était, parce que t'as bien l'intention de partir désormais, comme elle te l'a demandé même si ce n'est pas dans tes habitudes de disparaître dans la nuit après un tel moment. T'es plutôt le genre qui dit bonjour le matin, prend une douche et offre le petit déjeuner, même si tu ne promets rien de plus.

Je l'entretiens, puis t'es pas mal dans ton genre non plus.

tu souris un peu, tu l'avais pas oublié ça à quel point ses simples courbes peuvent te rendre fou, à quel point la regarder te donne déjà envie de lui sauter dessus. Néanmoins pour ce soir, c'est fini, tu n'as de toute façon plus de forces pour continuer, même te lever te semble être difficile mais tu le fais finalement, récupérant tes affaires au sol éparpillées dans toute la chambre pour les enfiler une à une.

Bon, on se voit demain au boulot. Bonne nuit, c'était cool.

Tu sais pas trop ce que t'es censé faire en réalité, si tu dois l'embrasser ou lui faire la bise, si tu dois lui serrer la main ou partir comme ça, c'est gênant cette première nuit.

Toi aussi t'entretenais ton corps tu faisais ton footing sur la plage tous les matins, juste avant d'aller au boulot, ça te permettrait de te détendre et surtout de te recentrer sur toi-même. T'en avais besoin depuis que t'avais arrêté l’héroïne, histoire de ne pas replonger. T'imposais tes restrictions avec Rio, ça pouvait presque rappeler l'époque où vous étiez dans la maison abandonnée juste avant le braquage, mais t'aimais avoir le contrôle sur la situation sinon tu perdais pieds et c'était même pas la peine que tu avances dans le brouillard.

Quand il s'était levé pour partir, tu luttais pour ne pas ressentir le manque qui allait se traduire par ce lit chaud qui deviendrait soudainement froid. Tu t'étais redressée simplement pour déposer tes lèvres au coin des siennes.

- Rentre bien. A demain.