Can't stop my heart from calling you

Tu travaillais beaucoup sur votre projet à toi et à Rio, y'avait que ça qui tenait tes journées en ordre pour ne pas sombrer en réalité, ça te donnait une raison de vivre, maintenant que tu n'avais plus ton âme sœur dans ta vie.

Tu t'étais pointée au rendez vous avec l'architecte. Tu attendais Rio, qui ne semblait pas venir. Il avait maintenant trente minutes de retard quand tu pris la décision de t'excuser auprès de l'architecte pour appeler Rio. Tu lui avais au moins laissé une quinzaine de messages, sans réponse. Tu soufflas, énervée, et pris la voiture pour rejoindre son hôtel après avoir signifié à l'architecte que tu reprendrais rendez vous avec lui pour les détails parce que c'était Rio qui avait les idées pour cet hôtel en construction.

Tu arrivais en trombe devant sa chambre. Tu frappas deux fois, aucune réponse. Alfonso t'avait donné une carte d'accès pour sa chambre parce qu'après avoir été viré par ses soins, il t'avait laissé les rennes pour le prendre en charge parce qu'à priori, ce n'était pas la première fois que ce genre de situations arrivaient.

Tu entrais avant de le chercher du regard quand tu le vis avec une fille dans son lit. Ton cœur se brisait, mais t'allais passer outre en pensant au côté professionnel.

- Toi, habille toi et dégage !

Tu avais lancé ça à la fille qui était à ses côtés avant de tourner ton attention vers Rio qui semblait encore dormir.

- Putain, Rio réveille toi ! T'as loupé un rendez vous là !

T'aurais pu le gifler là devant son insouciance.

C'est dur de continuer à faire comme si de rien n'était alors que toutes tes pensées sont détruites par le simple fait que tu sens comme un nuage noir tout autour de toi. Alors tu sors pour oublier, et t'oublies même tes rendez-vous importants, c'est pas si important à côté de ton envie de dormir toute la journée et de simplement oublier ta vie toute entière.

Alors comme quelques soirs par semaines, tu te retrouves au petit matin à profiter des bras d'une jeune inconnue qui te fait oublier tous tes problèmes. Il te suffit de ça, quelques heures avec une jolie femme et tu te sens revivre avant de t'endormir pour des heures, te sentant moins seul dans ce grand lit. Tu dors tellement bien, sur le ventre, un bras au-dessus du corps nu de cette blonde, que t'entends pas vraiment frapper à la porte, pas du tout même. Tu dors paisiblement alors que ta conquête se fait ejecter de la chambre en balançant quelques insultes à tout va.

Et finalement, dans un rêve éloigné et lointain, t'entends ton prénom. T'as du mal à émerger mais tu gigotes un peu dans tes draps, ouvrant petit à petit les yeux malgré la lumière agressive. Tu grognes, repose ta tête dans le coussin, t'as même pas vu qui c'était en réalité et franchement, tu t'en fous, tu veux juste profiter de la matinée, de ce lit confortable et de ta vie de prince.

Mais le sommeil n'est plus là alors dans un sourire, tu tournes la tête et te retrouve face à Tokyo. Tu plisses un peu les yeux, pas sûr de voir correctement avant de marmonner quelques mots.

Tu fais quoi là?

Tu sais bien que tu as viré Alfonso mais justement, tu pensais pouvoir être enfin tranquille.

T'as jeté Martha ? Non attends, Elise, Anna, putain je sais pas.

Et ça te fait rire, y'a pas si longtemps t'étais encore en train d'ingurgiter des verres après tout.

T'étais tellement saoulée, à ce moment, tu le reconnaissais plus, t'avais juste l'impression de retrouver un adolescent de 17 ans sous tes yeux. Tu savais qu'au niveau de l'âge, il n'en était pas si éloigné finalement. Mais là, fallait que vous travaillez.

- Oui, ça va merci de prendre de mes nouvelles.

Tu avais lancé ça de manière totalement ironique.

- Oui je l'ai jeté parce que t'étais sensé venir à un rendez vous important mais ça, t'avais complètement zappé! T'es pas capable de faire les deux.

Pas aussi bien que toi, fallait croire.

- Habille toi, et viens avec moi faut qu'on aille sur les terrains visiter les environs. L'archi m'a demandé de choisir celui qu'on voulait entre les trois qu'il m'a dit de visiter.

Tu lui balançais des habits sur le lit. Pas que la vision que de son torse nue te déplaisait mais t'étais pas venue pour ça.

Tu grognes, t'aurais bien profité encore un peu de la jeune femme avant de la congédier mais visiblement, la rabat-joie est de retour et n'a pas l'intention de te laisser tranquille et ça, ça t'énerve grandement.

Mais laisse moi, t'es pas ma mère.

Tu remets l'oreiller sur ta tête, t'as aucune intention de te lever en réalité, tu préfères dormir encore un peu et peu t'importe ce qu'elle veut que tu fasses, t'as aucune intention de la suivre en réalité et il va falloir qu'elle s'y fasse et qu'elle y aille seule parce que toi, tu bougeras pas.

Cool, tu me diras ce que ça donne, laisse moi dormir.

tu retires finalement le coussin mais reste allongé et te tourne vers elle. Tu souris, et d'une main tu descends le drap, t'aidant de tes pieds avant que celui-ci ne recouvre plus tes fesses nues que tu remues un peu en riant.

Ou rejoins-moi, comme tu veux.

Tu pouffes alors, sans te lever pour autant.

Ça t'aurait sûrement fait rire en d'autres circonstances mais là, ça t'énervait vraiment.

- Non, t'as raison je suis pas ta mère mais ton associée alors bouge toi.

Il se foutait littéralement de toi là, t'en avais déjà marre de lui. Tu soupirais et detournais le regard quand il avait fait exprès de laisser son corps nue en évidence.

- Putain mais je te jure, à poil ou habillé je vais te traîner là bas.

Tu lui balanças encore des vêtements sur lui, en veillant à viser la figure et ses fesses.

- T'as bu ou quoi ? T'es vraiment chiant là. Tu m'as laissé toute seule alors que j'avais besoin de toi !

T'avais déjà sortie cette phrase à plusieurs reprises quand vous étiez ensemble, et la sortir dans un contexte professionnel sonnait vraiment bizarre à tes oreilles. Comme si tu vivais une autre vie. Sans Rio.

Ton associée, ton associée, tu lui en foutrais des associées franchement, elle est pas censée être juste ton associée, elle devait devenir ta femme et ce brusque changement est douloureux à supporter, même si c'est toi qui a pris la décision de tout cesser.

Oh ta gueule.

que tu lâches alors comme l'adolescent ingrat que tu es devenu, beau contraste avant l'homme que tu étais avant, celui qui avait des projets plein la tête et qui savait où il allait. t'es plus du tout le même, tu es devenu un enfant, un vrai.

Arrête de faire ta chieuse, va à ton rendez-vous et fous-moi la paix.

T'en as marre, t'as pas envie de te battre et en plus maintenant, t'as complètement perdu le sommeil, tu sais que ce sera impossible pour toi de te rendormir. Alors tant pis, tu te redresses et pose un pied par terre, tu prends pas le temps de t'habiller t'en as rien à foutre. Elle connaît ton corps et ses marques, les cicatrices des balles que t'as pris, une à chaque épaule pour bien égaliser, elle connaît chaque parcelle de ton corps alors franchement, t'as pas honte tu t'en fiches. Et tant pis pour les marques rouges, tu penses plus à ça.

T'es une torture.

tu te contentes de dire avant de rejoindre la salle de bains pour te laver. Tu ressors dix minutes plus tard, une serviette autour de la taille et tes cheveux trempés. Tu récupères rapidement des vêtements et les enfile devant elle sans pudeur, t'es prêt. T'es mal habillé et t'as une tête de déterré mais t'es prêt.

Tu comprenais que ça aurait pu être ça votre relation et tu préférais le voir comme ça finalement, parce que mise à part son physique, tu n'aimais pas sa nouvelle personnalité. Il te rendait service en réalité, ce serait plus facile de garder tes distances avec ce gamin que tu avais devant toi. Tu le laissais aller se préparer quand il revint en râlant encore contre toi.

- Alors, déjà de un : je t'emmerde. Et de deux, j'en ai rien à foutre de tes états d'âmes, tu profiteras de ton sommeil quand on aura tout fini et ça prendra moins d'une heure si tu y mets du tien.

T'essayais de détourner le regard tant bien que mal parce que tu voulais pas te mettre à baver devant lui. Tu le regardais de haut en bas avant de soupirer :

- Sérieusement ? Tu pourrais faire un effort. Bref, ça ira au moins t'es habillé. Allez viens.

Tu l'entrainas en dehors de la chambre.

- On prend ma voiture et je vais conduire là.

Il tenait à peine debout, t'allais pas lui laisser le volant.

Moins d'une heure et tu pourras aller dormir sur la plage, moins d'une heure c'est pas si long et en même temps ça te semble impossible mais tu te laisses aller, tu la suis jusqu'à sa voiture où tu te poses comme dans ton lit, prêt à te rendormir. T'as pas envie de parler avec elle, de lui demander si elle va bien, de faire la discussion, t'as juste envie de l'ignorer parce que t'es encore amoureux et que tu le sens au fond de toi même si t'essaies de repousser tout ça au plus profond pour ne plus y penser.

Tu savais que c'est les hippocampes mâles qui font les bébés ?

C'est vrai que ça t'a sacrément surpris hier quand Anna, Maria, non Louise, non plus, enfin peu importe, quand elle t'en a parlé. C'est d'ailleurs à peu près la seule information que ton cerveau a retenu de cette soirée et nuit mais tu trouves que c'est d'une importance capitale.

Je trouve ça dingue. M'enfin, si ça avait été moi plutôt que toi, on aurait pas avorté pas vrai.

Tu hausses les épaules avant de bailler, tu réfléchis pas vraiment en fait, t'es un peu con sur les bords.

Le silence, toi, ça t'allais très bien jusqu'à ce qu'il décide de le briser avec des conneries encore. Et des conneries qui t'atteignaient bien évidemment. Tu regrettais en fait de l'avoir amené, tu savais même pas s'il allait t'aider finalement.

- Toi, enceinte on aurait été dans la merde. T'es même pas capable de t'occuper de toi même.

Tu rigolais, parce que sérieusement valait mieux en rire qu'en pleurer à ce stade.

- Ah oui, c'est sûrement parce que t'as que 14 ans d'âge mental actuellement.

Il y avait peu, t'avais pas été capable non plus de t'occuper de toi même mais t'avais tellement de rancœur en toi que tu voulais vraiment l'embêter jusqu'au bout. L'air de rien, tu pouvais toujours pas t'empêcher de t'inquiéter pour lui, t'aimais pas le voir sous cet angle.

Y'a la rancoeur qui parle, parce que t'as encore un peu d'alcool dans le sang et que la tristesse prend le dessus sur tout le reste, tu lui en voudras pour toujours, ça se manifeste maintenant alors que vous êtes censés avoir oublier mais toi, t'oublies pas et surtout, tu ne pardonnes pas et t'en as pas l'intention.

Bah au moins moi, j'aurais pas été un tueur d'enfant.

Tu hausses les épaules avant de laisser ta tête se reposer contre le repose-tête, ton lit te manque déjà mais voilà que tu vas devoir travailler.

C'est mieux d'avoir 14 que 35 ans non ?

T'as bien l'intention d'attaquer sur tous les sujets, tu lui en veux pour ce réveil surprise alors que tu profitais d'une grasse matinée bien méritée après la soirée et nuit que tu as passé, tu lui en veux d'être encore dans ta vie tout autant que tu lui en aurais voulu si elle en était sortie. En réalité, même si c'est toi qui a placé cette situation comme elle est, tu lui en veux pour tout et son contraire.

Il te rendait dingue, t'aurais juste voulu l'assomer en cet instant. Il essayait de te faire du mal, tu comprenais même pas pourquoi puisque c'est lui qui t'avait quitté. C'est toi qui aurait dû lancer les affronts, t'avais toutes les raisons de le faire.

- Toi t'es un tueur tout court. Je te permets pas de la ramener à ce sujet parce que l'avortement c'est légal.  Et quand on est propriétaire d'une île, désolée mais il vaut mieux en avoir 35 sinon rompt le contrat et laisse moi l'île.

T'étais aussi dure que lui, t'avais pas envie de lui donner l'occasion de te faire du mal encore une fois, tu te blindais. Tu te garais sur le bas côté devant le premier terrain et sortie de la voiture.

Tu marchais quelques mètres aux alentours, épiant mes environs.

- Alors, t'en penses quoi ?

Tu dis plus rien pour le reste du trajet, t'as plus rien à dire en fait t'as juste envie de laisser le silence parler à ta place. T'aimerais arrêter de vouloir lui lancer des piques à tout va mais tu peux pas t'en empêcher, tu l'aimes encore trop fort et la blessure dans ton coeur est trop ouverte à vif pour que tu n'arrives à mettre tout ça de côté. Sobre, tu n'aurais certainement rien dit de tout ça mais là, t'es encore dans les vapes. Tu te contentes alors de regarder par la fenêtre et tu sors rapidement de la voiture quand elle s'arrête.

Tu regardes autour de vous, analyse d'un oeil chaque recoin de la parcelle de terre et ce qui est censé y avoir par dessus. T'étudies dans ta tête et ça, ça fonctionne plutôt bien, t'as tellement travaillé avec Alfonso que c'est maintenant un mécanisme et finalement, tu lâches.

Non, nul. On va ailleurs.

avant de retourner vers la voiture et de monter directement à ta place, prêt à partir pour le prochain terrain.

A peine vous étiez arrivés sur le terrain que Rio avait émis un avis négatif à ce sujet. Toi, tu le trouvais pas si mal, mais bon, tu n'avais rien dit, le laissant un peu prendre des initiatives.

Tu te remis derrière le volant, reprenant la route vers le prochain lieu.

- Ca serait bien que tu me dises pourquoi t'aimes pas, histoire que ce soit constructif. Je lui trouvais rien de mal à ce terrain.

S'il pensait que dire non à tout juste pour rentrer le plus vite chez lui était une bonne technique, il se trompait, t'allais juste l'embêter encore plus. Et s'il continuait comme ça à boire à outrance en semaine alors qu'il était sensé travailler, t'allais surement demander des avis constructifs ailleurs, et t'allais l'empêcher de trouver du repos simplement parce que lui, il jouait les égoïstes.

Tu pourrais lui expliquer mais t'estimes que vous avez pas de temps à perdre, tu préfères aller droit au but et ne pas épiloguer pour venir finalement au même résultat, que c'est nul et que vous ne choisirez pas ce terrain. Tu soupires quand elle pose la question, tu vas devoir vraiment tout argumenter.

Sur le côté, glissement de terrain, on pourra jamais construire ce qu'on veut en toute sécurité. ça te suffit ou tu veux que je développe ?

T'en as marre, elle t'énerve. Tu ne t'en rendais pas compte avant mais là tu remarques qu'elle peut être particulièrement pénible, et tu serais presque heureux d'avoir mis fin à cette histoire.

Allez roule ma poule, j'ai envie d'aller me baigner. Si tu veux venir, t'es la bienvenue d'ailleurs, mais faut venir seins nus, c'est obligatoire.

D'après tes règles à toi en tous cas.

Tu soupirais, franchement, t'allais vraiment batailler comme ça tout le temps pour avoir un tant soit peu de professionnalisme de sa part ?

- La première remarque constructive de la journée, je te félicite.

Tu retrouverais presque ton Rio pendant quoi, cinq secondes, avant que le gamin qui était en lui ne reprenne possession de son corps.

- Je te remercie pour l'invitation mais mes seins nues ont mieux à faire. T'iras inviter d'autres filles, puisque maintenant tu t'es construit un harem.

S'il y avait bien une chose qu'il aurait pas, c'était toi dans un lit avec lui. L'idée te dérangeait autant que tu la désirais en réalité. Tu te garais encore sur le bas côté, et descendit de la voiture, effectuant les mêmes vérifications que le dernier terrain.

- Pas de glissement de terrain sur celui-ci.

Tu fais une moue à sa suite, t'aimes pas qu'elle joue son rôle d'adulte et te fasse passer pour un gamin comme ça, t'avais juste pas envie de te lever et t'as juste la gueule de bois, t'as le droit d'être de mauvais poil et un peu taquin, personne n'est obligé d'en faire une montagne après tout.

T'es jalouse ? Je t'invite à y entrer si tu veux, y'a encore de la place.

Tu pinces les lèvres, ça te dérangerait pas de passer une nuit avec elle comme avant après tout, c'est même tout ce que tu désires au fond de toi mais c'est vrai que t'as envie de jouer, t'as envie de pousser pour voir sa jalousie apparaître, t'as besoin de voir que tu comptes encore à ses yeux, qu'elle t'aime encore et qu'elle veut encore que tu sois sien.

Ouais, niquel.

tu te contentes de répondre, attendant une réaction de sa part, n'importe laquelle en réalité.

Bien sûr que t'étais jalouse mais tu montrais rien, t'avais pas envie qu'il s'imagine que tu avais des sentiments pour lui parce que c'était le cas et que tu voulais plus souffrir par sa faute. Ca faisait trop mal.

- Nan, je suis attendue dans mon harem personnel tous les soirs. J'ai un emploi du temps chargé, désolée.

Tu voyais certainement moins d'hommes que lui de femmes, mais tu t'en fichais, t'avais envie de le rendre aussi jaloux que toi en vérité. Tu te laisserais pas tenter par la soudaine confiance qu'il avait en lui parce que toi aussi, t'étais forte à ce jeu.

Quand t'avais vu qu'il était encore nonchalant devant ce terrain. Tu posais les mains sur tes hanches en fermant les yeux. T'essayais vraiment de prendre sur toi, mais t'avais du mal.

- C'est quoi ton problème ? C'est ton projet, ton île, et tu tires la tronche. T'as osé virer Alfonso alors qu'il avait rien fait, il est adorable, il t'a aidé du mieux qu'il pouvait !

Tu serres la mâchoire d'un coup, tu pensais pas qu'elle aussi retrouverait les bras d'hommes tous les soirs, t'aurais pas du te penser aussi irrésistible c'est certain mais tu maintenais l'espoir qu'elle pense toujours à toi et qu'elle se refuse à succomber aux charmes d'autres hommes, tu t'es visiblement trompé.

Tu devrais monter une maison close.

C'est juste pour l'emmerder mais en fait, ça pourrait être une bonne idée d'ouvrir une véritable maison close pour éviter les débordements, les femmes et hommes qui en font leur métier pourraient alors se sentir libres d'exercer en toute sécurité sur votre île, une idée qui te plaît.

Alors déjà, Alfonso a été viré pour avoir fait des trucs dans mon dos, du genre, te faire construire une maison sans mon autorisation et te permettre d'acheter la moitié de l'île. Ensuite, je m'en fous de l'île en fait.

C'est toujours ton rêve au fond mais en ce moment, t'as perdu de l'entrain et de l'envie, tu vois pas d'avenir précis en réalité, tu te vois juste toi au présent, tu vois le toi du passé mais l'avenir te semble flou et incertain, peut-être même inexistant.

Si vraiment t'y tiens, je te la laisse.

tu conclus alors avant de retourner à la voiture.

Quand il avait parlé de maison close, t'avais juste hoché la tête, l'air de rien avant de dire :

- Bonne idée.

T'avais pas envie de batailler avec lui et t'avais l'impression que même si vous n'étiez plus ensemble, ça allait être ça encore. Mais en version vous n'êtes plus grand chose l'un pour l'autre. Enfin pour toi, il comptait toujours énormément, mais il avait choisi de te laisser de côté. Tu lui en voulais toujours d'avoir pris cette décision, et ça resterait au fond de toi pour le restant de tes jours.

T'étais surprise par ce que tu venais d'entendre, tu revins dans la voiture avec lui avant de dire :

- Je vais te ramener chez toi, franchement, t'as pas les idées claires là et on avancera à rien. Hier tu voulais même pas me céder la moitié de l'ile et maintenant tu veux m'offrir la totalité ? Laisse tomber, je vais faire le dernier terrain toute seule. Toi, je vais te laisser baiser à droite et à gauche vu que y'a que ça qui t'intéresse avec ton sommeil.

Ouais, t'es paumé. T'as envie tout autant que t'as pas envie, ton avis change tous les jours sur la question parce que t'as pas les idées claires et t'es sûr de rien quant à ta vie. Quand t'étais avec ta mère, ça allait encore, t'avais quelqu'un à qui te raccrocher mais maintenant, t'as juste l'impression de couler et en fin de compte, t'as aucune envie de remonter à la surface. Si le bonheur venait te tendre la main, t'es pas sûr que tu t'en saisirais, t'es confortable avec le malheur, tu connais les trucs et astuces, pas besoin de se prendre la tête, d'espérer et de retomber à plat ventre dans la douleur. T'as des idées noires, t'es déprimant au possible quand tu t'y mets, mais tant pis, ça te va.

C'est comme tu veux mais t'inquiètes, je rentre à pied. On rencontre pas mal en marchant, histoire que je rentre pas seul. Enfin, sauf si tu veux vraiment me raccompagner jusque dans mon lit et me déshabiller et tout ça, je suis pas contre.

Tu soupirais encore une fois. T'avais presque espéré qu'il comprenne, se mette un peu à ta place et juste qu'il se calme mais c'était trop demandé, fallait croire que t'étais idéaliste.

- Je te laisserai pas rentrer à pieds dans cet état, c'est mort.

Ton instinct de protection reprenait le dessus, c'était plus fort que toi tu pouvais pas t'en empêcher même s'il te rendait dingue. Tu activais le contact, et tu repris la route jusqu'à son hôtel.

- Peut-être que si tu donnes une meilleure allure de ce que t'es, je reviendrai, dans ton lit.

T'avais lâché ça avec un petit sourire amusé. Tu savais que c'était faux, tu voulais simplement le surprendre et qui sait, peut-être qu'il s'accrocherait à ça pour améliorer son comportement. T'allais plus tomber dans ses filets, t'avais trop donné pour lui, et tu te disais que tu avais peut-être fait une connerie en travaillant avec lui.

Evidemment qu'elle joue encore à la maman avec toi, elle aime bien te rappeler qu'à ses yeux tu n'es qu'un enfant, c'est du moins l'impression que tu as quand elle te fait passer pour son enfant à vouloir te surprotéger de tout, surtout quand tu ne demandes rien.

Bah voyons, ramène-moi, sait-on jamais que je puisse pas me défendre.

Tu râles mais en même temps, tu te laisses faire, t'aimes bien qu'elle continue de s'occuper de toi comme elle l'a toujours fait. C'est que tu comptes encore un peu à ses yeux, suffisamment pour qu'elle garde ce rôle d'ange gardien en tous cas.

Ah ouais ?

Tout de suite, ça t'intéresse. Après tout, tu es amoureux oui, mais tu aimes aussi simplement faire l'amour avec elle, alors pourquoi pas profiter d'un moment d'intimité retrouvée, ça ne pourrait que te faire du bien. Tu réfléchiras plus tard à cette proposition, sans aucun doute et peut-être que demain, tu feras un effort.

Tu levais les yeux au ciel.

- Mais rien à voir, t'es complètement bourré, tu serais capable de t'assoupir au milieu de la route, mais t'en as même pas conscience.

Il était complètement à l'ouest, mais comme il n'avait pas assez de recul, il ne s'en rendait pas compte et ça t'agaçait. Tu te fichais qu'il soit bourré les week-ends mais là, y'avait votre projet en jeu. Et encore. Même les week-ends tu aurais agis de la même manière. Mais comme tu te mettais toi aussi dans tes états lamentables, t'aurais rien le droit de dire.

Tiens, soudainement, il avait retrouvé un certain intéret pour la vie et la discussion quand t'avais laissé entrevoir la possibilité de le retrouver dans un lit. Il était gonflé. Il t'avait largué, et là, il voulait avoir des privilèges avec toi ? T'allais pas lui donner ce qu'il voulait aussi facilement.

- Quand tu redeviendras mature parce que moi je couche avec des hommes, pas des adolescents.

Malgré l'âge de Rio, tu l'avais trouvé bien plus mature que tous les hommes avec qui tu couchais ces derniers temps même si parfois, il était un peu con, ça te déplaisait pas, il te faisait rire. C'était surtout une manière de le responsabiliser sur ses actes, parce que tu pouvais pas le retrouver tous les jours dans cet état.

Tu souris doucement en fermant les yeux pour t'installer plus confortablement dans la voiture.

T'inquiètes, demain je suis un homme nouveau pour toi.

Tu chuchotes alors, le sommeil n'étant pas très loin. Tu sais déjà que tu vas rentrer chez toi et t'endormir tout de suite, oublier la plage et les filles nues, tu vas simplement dormir d'un sommeil sans rêve et ce sera parfait. Demain, tu réfléchiras pour que Tokyo revienne partager tes draps, ce serait un très beau cadeau pour toi et tu dois essayer, parce qu'elle te manque et que t'as envie, voire besoin, d'un moment privilégié.

T'étais pratiquement sûre que t'avais fait une connerie en lui disant ça parce que tu pouvais pas le laisser revenir dans ta vie de cette manière, même si tu l'avais déjà fait, au tout départ, sauf qu'il n'y avait pas eu d'amour à ce moment-là. Là, c'était différent. Tu l'aimais toujours, tu pourrais surement avoir envie de partager plus avec lui si c'était le cas et surtout, t'avais pas envie qu'il te traite comme une de ses conquêtes qui se voyait jeter le lendemain même si tu avais fait pareil avec lui au début, et que tu faisais pareil avec les autres hommes en ce moment.

T'avais pas envie qu'il devienne un nouvel homme pour toi, mais pour votre projet, tu voulais vraiment qu'il arrive à différencier les deux parce que c'était déjà compliqué pour toi de le faire alors si il y mettait pas du sien, ce serait encore plus compliqué.

Tu arrivais devant son hôtel, tu tournais la tête dans sa direction pour le regarder.

- Bon, demain même heure, et sois pas bourré, s'il te plait.

C'était quand même hallucinant que tu puisses sortir ça de ta bouche, t'avais jamais eu à le faire.