dying to be loved

Si t'es plus heureux ? Parfois oui parce que tu te prends moins la tête pour des broutilles, parfois non parce qu'elle te manque au quotidien, qu'aucune femme ne peut la remplacer, que t'es encore fou amoureux d'elle, que tu repenses aux bons moments et garde précieusement les quelques photos que vous avez tous les deux, que parfois tu te repasses la nuit d'ailleurs.

Je sais pas.

C'est la réponse la plus juste, t'es pas capable d'exprimer si tu te sens mieux ou non parce que tu ne le sais tout simplement pas, tu n'arrives pas à garder un avis sur la question, tu ressens trop de choses et parfois pas assez qui font que tu es simplement perdu au milieu de ce que tu ressens.

Et toi ?

T'aimerais savoir tout de même. Peut-être qu'elle le vit bien, qu'elle se sent mieux tous les jours et qu'elle ne regrette absolument pas. Ça te ferait du mal d'entendre ça mais t'es prêt à tout accepter en réalité.

T'avais pas envie de mentir, t'avais envie de dire la vérité juste histoire d'alléger un peu le poids que tu ressentais sur le cœur et qui t'oppressait.

- Non. Mais je vais bien arriver à savoir ce que c'est d'être heureuse sans toi un jour ou l'autre.

Parce que tu te donnais toujours des airs de femmes indépendantes, mais la vérité c'était que tu dépendais trop de lui, comme si tout ton monde ne tournait qu'autour de lui, et c'était le cas. C'était problématique, parce que maintenant tu n'avais plus aucun but, tu errais simplement, et cette rupture te servirait à trouver une réelle raison d'exister autre que Rio.

- Je veux pas que ça affecte notre relation professionnelle non plus, je veux vraiment travailler avec toi parce qu'au fond on forme une bonne équipe.

Tu hoches la tête, vous y arriverez oui, peut-être un jour. Peut-être qu'un jour ton coeur battra pour toi uniquement, ou même une autre femme, t'as de l'espoir mais pour l'instant, c'est loin d'être le cas, tu dois t'accrocher encore un peu à tes convictions et ne pas la supplier de te reprendre parce que c'est tout, sauf la solution.

On peut rester professionnels je pense, je sais que je te déçois pas mal mais j'arrive quand même à bien bosser, tu le sais.

Tu te déçois toi-même de toute façon, t'as honte de l'homme que tu vois dans le miroir le matin parce qu'il n'est pas du tout celui que tu aurais aimé être, c'est un garçon perdu qui fait n'importe quoi pour tenter de trouver le bonheur, peut-être même pour attirer l'attention.

Tu vas mieux toi ?

T'oses pas dire le mot drogue mais c'est ce que tu sous-entends, t'as tout de même besoin de t'assurer qu'elle passe au travers même si tu l'as lâchement abandonnée.

T'essayais de lutter contre l'envie de lui donner un câlin, parce qu'en réalité tu savais qu'il allait toujours mal que ça affluait forcément sur son comportement.

- Tu fais de ton mieux c'est tout ce qui importe. Je te demande pas grand chose, juste que tu viennes à l'heure et que tu bosses un minimum, et ça me va très bien.

T'étais pas exigeante parce que tu le comprenais et que tu t'inquiétais toujours pour lui. T'avais pas envie de lui mettre la pression pour quoi que ce soit qui pourrait l'amener à plonger.

- Oui, je vais bien. Je suis sobre. C'est grâce à toi et je t'en serais toujours reconnaissante. Tu feras toujours partie de moi d'une manière ou d'une autre avec tout ce qu'on a vécu.

Tu voulais simplement lui dire que t'étais plus cette personne égoïste et malade même si on sortait jamais réellement d'une addiction et que tu resterais fragile.

T'es d'accord avec ça, t'as bien l'intention d'essayer d'être professionnel, te lever à l'heure et donner du temps, ça devrait pas être si compliqué et pourtant le matin ça te semble complètement insurmontable, comme si jamais tu ne pourrais y arriver.

Je ferai des efforts, tu peux compter sur moi.

Tu essaieras, c'est pas gagné parce que t'as pris tes petites habitudes, bien qu'elles ne soient pas les bonnes mais tout de même, t'es habitué maintenant à mener ta petite vie comme tu l'entends et tu sais que ça ne va pas être facile de se remettre au travail.

Tu souris doucement à ses mots, c'est gentil de sa part même si t'as pas l'impression d'avoir été d'une grande aide. Tu te souviens encore de ses tentatives de suicide alors que tu faisais tout pour l'aider et du jour où t'as tout simplement baissé les bras au moment où elle avait le plus besoin de toi. En même temps, t'y arrivais juste plus, pour une fois, tu as pensé à toi et même si elle te manque, tu ne peux pas nier que ça t'a fait du bien.

T'as fait ça toute seule je t'assure, c'est bien en tous cas, je suis content pour toi.

C'est sincère, t'es content de savoir qu'elle a pu s'en sortir même si tu n'en doutais pas, connaissant sa force de caractère.

Bon bah... j'y vais.

Un peu à reculons mais tu dois y aller, il n'y a plus rien à dire, plus rien à faire, vous vous retrouverez demain soir pour le cocktail de riches personnages. Il fut un temps où elle serait rentrée avec toi mais là, c'est tout seul que tu as l'intention de remonter à la chambre et comme à chaque fois, ça te fait bizarre.