tell me you won't leave me (rp8)

Elle n'allait pas le juger, et encore moins se moquer de lui, ça pouvait arriver et puis elle n'aurait pas forcément plus apprécié qu'il lui dise qu'il avait une vie sexuelle totalement dévergondée. Elle avait pas pu s'empêcher de rire devant son attitude et ses mots, parce qu'il essayait de jouer un rôle qui ne lui collait pas du tout à la peau en réalité, et elle préférait le vrai Ugo, que cette personnalité qu'il tentait de créer.

- Ugo... lâcha-t-elle en essayant de reprendre son sérieux. Je me fiche réellement de savoir combien de filles tu as eu dans ton lit, ou si t'en pas eu, peu importe en fait, moi je te veux toi tout simplement.

Elle avait essayé d'être le plus sincère possible parce que c'était le cas, mais elle avait voulu trouver les mots juste pour traduire ce qu'elle ressentait pour lui. Elle n'allait surement pas parler de sa vie sexuelle à elle, parce que vu comme ça, y'aurait de quoi se poser des questions et elle n'avait pas envie de voir le regard d'Ugo changer envers elle. Elle n'avait jamais trouvé le bon, et n'avait jamais vraiment cherché alors forcément que les relations non sérieuses s'étaient enchainées.

T'aimes pas l'entendre se moquer de toi mais tu comprends vite qu'elle ne le fait pas vraiment, qu'elle ne rit pas pour se moquer mais juste parce que la situation et surtout ce genre que tu tentes de te donner, c'est assez cocasse et tu ne peux lui en vouloir, t'as envie de rire toi-même devant ton comportement. Mais t'as tellement honte que tu aimerais te cacher derrière un personnage, trouver un masque à enfiler pour qu'il te corresponde mieux, ou du moins, qu'il passe mieux.

J'en ai eu.

Tu te contentes de répondre, tu vas pas non plus lui déballer tes expériences datant du siècle dernier mais tu ne veux pas non plus passer pour le puceau de service, ce serait encore plus embarrassant. Tu soupires, t'as envie d'elle ça c'est une certitude mais tu te sens pas prêt à faire ça, comme ça. Peut-être que tu as déjà connu des relations mais c'est devenu plus que ça, c'est devenu plus important et plus précieux et tu veux pas précipiter les choses en réalité.

On pourrait peut-être attendre un peu ?

Tu proposes alors, te rendant compte du ridicule de la situation, du ridicule de ton comportement à toi mais t'y peux rien, t'es pas prêt parce que tu ne t'attendais pas vraiment à ça pour aujourd'hui et sûrement que t'as besoin d'un peu de temps pour y réfléchir, comme si tu devais y réfléchir.

Elle n'avait pas l'habitude d'attendre pour profiter d'un plaisir charnel, et elle se voyait un peu frustrée par la réponse d'Ugo, parce qu'elle ne comprenait pas vraiment pourquoi c'était aussi tabou pour lui alors que selon ses dires, il avait déjà eu des relations de ce type. Cependant, elle était bien trop attachée à lui pour le laisser partir, alors elle allait patienter pour lui, sans aucune hésitation. De toute façon, depuis qu'il était dans sa vie, elle n'avait pas réussi à avoir d'autres hommes dans son lit pour la simple et unique raison qu'il hantait toutes ses pensées et que ça devenait impossible de regarder un homme sans y voir les traits d'Ugo.

- J'attendrai, parce que c'est toi et que je tiens à toi.

Il était vrai que si ce n'était pas lui, elle n'aurait pas attendu et serait allée trouver quelqu'un d'autre afin de se divertir les sens et d'oublier le temps de quelques minutes.

- Puis, je suis désolée je t'ai presque sauté dessus alors que tu viens tout juste de retrouver la mémoire.

En même temps, elle avait passé chacune de ses nuits depuis cette perte de mémoire aux côtés d'un homme séduisant et très attirant, alors c'était dur pour elle de se contenir quand celui-ci se réveillait et répondait à ses baisers.

Tu n'as pas envie de lui expliquer le pourquoi du comment, de lui expliquer que les seules relations que tu as eu étaient catastrophiques mais que cela t'a permis de retirer l'étiquette de puceau collé sur ton front. T'as pas envie de lui expliquer que tu n'as pas vu le corps d'une femme depuis une dizaine d'années, que t'as pas touché des courbes féminines depuis tout autant de temps.

Merci de faire ça.

Tu chuchotes alors, toujours aussi mal à l'aise mais tout de même reconnaissant qu'elle ne te pose pas plus de questions, qu'elle ne te force pas non plus, certainement que tu prendrais peur et que tu fuirais instantanément. Et pourtant, c'est clair que ce n'est pas qu'elle ne t'attire pas, bien au contraire, elle est tout ce que tu désires en ce moment mais tu n'as pas envie de la décevoir, pas sur un point aussi intime.

C'est pas grave, t'en fais pas. Tu es très séduisante tu sais.

Tu lui assures alors, comme pour la rassurer un peu plus, parce que tu ne veux pas qu'elle pense qu'elle ne te plaît pas alors que tu as tout de même très envie d'elle malgré ton refus d'aller plus loin. Tu fais juste partie de ces hommes qui pensent plus avec leur tête qu'avec ce qu'ils ont entre les jambes. Et ta tête te demande de ne rien précipiter, de prendre ton temps, peut-être même d'aller t'entraîner avec des filles lambda, tu veux être l'homme parfait pour Alessya parce qu'elle, elle est ta femme parfaite.

Elle se sentait rougir devant son compliment, alors qu'à l'habitude, ça ne lui faisait ni chaud ni froid parce qu'elle savait qu'elle ne laissait pas indifférente la gente masculine. Mais avec Ugo c'était différent. Tout ce qu'il lui disait l'atteignait profondément. Elle se sentait toujours défaillir à chaque phrase qui pouvait lui dire, qu'elle soit bonne ou mauvaise.

Elle fit doucement glisser ses doigts sur ses bras avant d'ajouter :

- Merci.

Puis elle regarda l'heure.

- Tu veux que je t'accompagne à ton travail pour leur expliquer ton absence ? Ca me gène pas c'est sur ma route.

Dans tous les cas, elle ne le laisserait pas retourner au travail aujourd'hui, c'était trop frais encore, il était bien trop fragile pour se laisser envahir par une pression quelconque.

Avec tout ce qui s'est passé avec Alessya, tu dois avouer que le travail est un peu la dernière de tes préoccupations, tu en étais presque à avoir oublié que tu devrais retourner au travail, également que tu ne t'y étais pas rendu ces derniers jours. Tu soupires un peu, ils n'ont pas du comprendre ce qui se passait et tu ne peux t'empêcher de stresser alors que tu vas devoir leur expliquer toute l'histoire, alors forcément tu acceptes tout de suite la proposition d'Alessya.

Oui je veux bien, on sait pas comment ils vont réagir, ça me rassurerait que tu viennes.

Tu lui expliques alors avant de t'installer à ton petit bureau. Parce que même si tu as un très bon travail, ce n'est pas le seul que tu as et de même, ton deuxième boulot a été complètement délaissé.

Fais comme chez toi hein, je regarde juste pour le boulot.

Tu dis alors un sourire aux lèvres avant de reporter ton attention sur la tonne de mails reçus, la tonne de potentiel travail, ça a un avantage d'avoir un gros réseau mais aussi un inconvénient, tu as l'impression de ne jamais pouvoir te reposer à vrai dire.

Tu vas retourner travailler toi aussi je suppose ?

Maintenant que tu te souviens de ces derniers jours, c'est comme si t'étais habitué au fait que Alessya soit avec toi tout le temps, et tu sais que tu vas avoir du mal à la laisser retourner à sa vie, t'as envie de la garder juste pour toi.

Elle aussi, elle avait laissé de côté son travail pour se consacrer à Ugo. Elle n'aurait pas dû, mais quelque part, elle le considérait comme un proche, et c'est ce qu'on faisait qu'on voulait prendre soin de quelqu'un. Malgré tout, elle devait maintenant elle aussi s'y remettre parce que des dossiers et tout pleins de choses l'attendaient. Contrairement à Ugo, elle avait quand même bosser à distance, mais bon, toutes ses consultations avaient été reportées.

- Je viendrai, aucun soucis. Je pourrai t'aider à leur expliquer aussi, surtout que vu que je suis ton médecin, ma parole aura plus de poids. Ça a ses avantages, lança-t-elle en lui envoyant un clin d'œil.

Elle pourrait simplement venir avec lui en lui disant que c'était son patient et qu'elle approuvait ce qu'il disait, quitte à leur donner carrément une preuve écrite. Mais ça, c'était déjà fait. Elle savait qu'Ugo pouvait avoir besoin d'une attestation confirmant son état, alors elle avait déjà pris les devants.

Elle lui souriait en retour, avant d'ajouter :

- Oui, c'est sur que je dois bien y retourner un jour ou l'autre, même si j'ai bien aimé être avec toi.

Elle avait cette envie de rester avec lui pour toujours, mais c'était malheureusement impossible. Elle déposa un baiser sur sa joue avant de s'absenter dans la salle de bain pour se préparer.

Tu ne peux qu’acquiescer ses propos, tu vas avoir besoin d'elle pour faire comprendre à ton patron que tu ne t'es pas moqué du monde mais qu'il y avait un réel problème même si tu sais qu'il sera compréhensif, il l'a toujours été avec toi et il peut te faire confiance, c'est d'ailleurs pourquoi tu es à la tête d'un service. Maintenant que tu as retrouvé tes esprits, tu ne peux t'empêcher de penser à ton équipe, de te demander s'ils ont pu travailler sans  toi, s'ils ne se sont pas trop inquiété. Vous êtes une vraie petite famille et c'est comme si t'avais abandonné ta famille pour un temps, bien que ça n'ait pas été de ton ressort.

Et ses inconvénients.

Tu ne peux t'empêcher de faire remarquer avant de consulter à nouveau tes mails, il y en a tellement que ça va certainement te prendre des heures pour tout traiter. C'est vrai que y'a certains inconvénients à ce qu'elle soit ta psychiatre, comme le fait que vous ne pouvez pas être un couple pour de vrai et pourtant, cette simple idée fait battre ton coeur un peu plus vite, t'es vraiment attaché à ce point, c'est inquiétant mais en même temps, force est de reconnaître que ça te fait du bien.

Tu pourras toujours venir après le travail, passer quelques nuits ici. Enfin c'est comme tu veux.

C'est peut-être trop tôt pour une telle proposition mais maintenant que t'as goûté au bonheur de l'avoir au quotidien, t'es pas sûr de pouvoir vivre sans ce petit plaisir au quotidien.

Elle n'avait plus envie de le lâcher et en même temps elle avait peur de devenir réellement accro à lui, de sorte que sa présence lui devienne indispensable. Elle ressentit un pointe au niveau du coeur quand il ajouta qu'il y avait des inconvénients à son métier. Il n'avait pas tort. Ils jouaient tous les deux avec le feu mais Alessya ne pouvait pas se résoudre à choisir. Elle laisserait surement le destin le faire à sa place, même si elle savait qu'elle allait souffrir. Elle ne se voyait pas faire autre chose que ce qu'elle faisait dans la vie, mais elle ne se voyait pas rompre avec Ugo non plus. Elle n'aurait jamais du mettre le doigt dans l'engrenage parce qu'elle se rendait compte qu'elle était déjà foutue, et qu'elle ne pouvait plus lui résister, même si elle devrait.

Elle sentait son coeur battre plus vite quand il lui proposait de revenir ici pour quelques nuits, à vrai dire c'était tout ce qu'elle voulait entendre. Elle n'arrivait pas à lui dire non.

- Si t'es sage, oui, répondit-elle en souriant.

Elle filait sous la douche avant de revenir vers lui habillée et maquillée.

- T'as fini avec tes mails ? demanda-t-elle.

Tu te poses beaucoup de questions toi aussi sur votre relation et l'avenir que vous pouvez lui offrir, et la seule réponse qui te vient est tout simplement que tu dois changer de psychiatre. Après tout, elle ne doit pas être la seule psychiatre compétente de la ville et tu ne dois y aller que pour quelques temps histoire de prouver que tu n'as pas l'intention de te faire du mal, tu seras ensuite rapidement tranquille. C'est alors ce à quoi tu réfléchis en consultant ces mails, en y répondant. Bien vite, l'onglet "psychiatre haven hills" s'ajoute dans ton navigateur et tu commences à faire défiler les noms et les avis pour trouver quelqu'un d'autre, t'as envie d'essayer avec Alessya en fait, t'as vraiment envie même si ça te fait très peur en même temps.

Quand elle sort finalement, de la salle de bain, tu relèves les yeux et reste un peu en plan. Alessya est le genre de femme belle au naturel mais qui sait se mettre en valeur et tu ne peux que craquer en la regardant, y'a pas de doute Ugo, t'es mordu d'elle, t'es un pauvre con amoureux. Wow, t'es belle. tu te permets alors de lui faire remarquer avant d'hausser les épaules, reposant les yeux sur ta boite mail. Pas encore, j'aurai un peu de boulot c'est bien, ça rattrapera ces quelques jours. tu la regardes, tu sais qu'elle va partir et ça te rend très franchement triste. Tu dois vraiment partir ? que tu demandes, une petite moue d'enfant sur le visage.

Alessya s'était souvent demandé depuis qu'elle restait avec Ugo si c'était mieux qu'il voit quelqu'un d'autre. Elle était mitigée à ce sujet. Elle avait quand même envie de le suivre, de voir son évolution parce que connaissant le jeune homme dont elle était amoureuse, elle savait qu'il resterait assez réservé sur la nature des séances et elle n'allait pas aimer ça, par pur instinct de protection, parce que dès le départ elle avait tout fait pour le protéger de lui-même, et c'était pas simple du tout même si elle l'acceptait comme il était : brisé, un peu comme elle sauf qu'Alessya n'avait aucune hallucination. Voir Ugo se remettre sur son travail la faisait sourire, elle était heureuse de le voir de nouveau en forme et d'ailleurs, ça lui rappelait qu'elle aussi, il fallait qu'elle ouvre ses mails et ses dossiers.

Quand elle vint le rejoindre devant son ordi après être sortie de la douche, elle sentit son coeur loupé un battement lorsqu'il lui offrit un compliment. Elle pourrait vraiment en tomber accro, elle adorait l'entendre dire des belles choses à son propos. Lorsqu'elle vit cette moue triste sur son passage, elle ne put s'empêcher de passer ses bras autour de son cou, avant de pencher légèrement la tête de côté pour embrasser sa joue.

- Je reviens bientôt. Peut-être ce soir ? proposa-t-elle en espérant qu'il dira oui.

Même son l'idée germe dans ton esprit de changer de psychiatre pour lui éviter d'avoir des problèmes, tu ne peux t'empêcher de te dire que c'est une mauvaise idée. Tu t'es ouvert une fois, tu ne le referas probablement pas. Avec Alessya, ça a été difficile mais elle a été la témoin de moments difficiles de ta vie et tu n'as pas pu faire autrement que de la laisser briser doucement ta coquille. Résultat, tu es amoureux d'elle désormais. Et franchement, tu ne changerais ça pour rien au monde. Tu sais que ça va être compliqué, que tu peux rien lui promettre et que de toute façon, t'es juste perdu au milieu de tout ça mais quand tu la vois, tu peux pas t'empêcher de sourire, elle te rend heureux.

Tu souris un peu plus quand elle vient te prendre dans ses bras, t'aimerais être nulle part ailleurs dans un tel moment, t'es pile à l'endroit où tu dois être, c'est simplement parfait, tu te sens bien et ça fait longtemps que tu ne t'es pas senti comme ça. Ce serait génial, tu me tiens au courant ? t'as pas envie qu'elle te laisse et de te retrouver tout seul mais c'est sûrement ce qui va se passer pour quelques heures alors tu cultives l'espoir qu'elle revienne ce soir, tu trouveras peut-être même le courage de lui préparer un bon repas simplement pour la remercier de s'être occupé de toi alors que tu étais au plus bas, elle ne t'a pas lâché, qui sait ce que toi tu aurais fait si les rôles avaient été inversés.

Elle avait pas envie de le lâcher, elle était vraiment dans son univers avec lui, et pendant ces quelques jours passés ensemble, pleins de sentiments avaient pu émerger de façon ce qu'elle se rende compte qu'Ugo avait une place particulière dans son cœur. Elle aurait bien voulu le fermer mais il avait réussi à se frayer un chemin et maintenant, elle avait juste peur de le perdre comme son ancien petit ami qui s'était suicidé. Elle aurait toujours sa mort sur la conscience et elle ferait tout pour éviter les mêmes erreurs. Elle n'avait plus envie d'aller voir ailleurs, et c'était quelque chose d'inédit en vérité. Pour l'instant, elle évitait de se poser les questions qui fâchent.

Elle avait hoché la tête en se dirigeant vers la porte :

- Je t'enverrai un sms, en tout cas si tu as le moindre soucis, tu m'appelles. A tout à l'heure.

Il était encore fragile et de toute manière, Ugo avait stabilité mentale qui laissait à désirer à cause de ses crises. Ça l'inquiétait constamment, elle savait qu'il n'allait pas s'en débarrasser du jour au lendemain, mais elle serait quand même la pour le soutenir, l'épauler et surtout, l'aimer.

Elle lui lança un dernier sourire avant de fermer la porte derrière elle, prête à affronter la montagne de travail qui l'attendait.